41 morts, 239 blessés et pas une minute de silence. Comme pour la tuerie d’Orlando, l’Uefa a décidé de faire l’impasse sur l’hommage aux victimes du triple attentat qui a endeuillé la Turquie le 28 juin.
Pourtant, 13 jours avant, les spectateurs de France-Albanie ont eu droit à une minute d’applaudissements en mémoire du couple de policiers assassinés à Magnanville, le 13 juin, par un homme se revendiquant de l’Etat islamique. Ce manque de cohérence, largement pointé du doigt sur les réseaux sociaux, s’accompagne d’une communication étrange de la part des responsables de l’Uefa.
Pour les équipes qui participent et le pays organisateurs
«En règle générale, dans les compétitions de l'UEFA, des hommages sont rendus aux victimes d’événements tragiques qui sont soit liés au football directement, soit à l'une des équipes participantes ou au pays organisateur.» Voici comment les responsables du football européen justifiaient leur choix de ne pas rendre hommage aux victimes de la tuerie d’Orlando qui coûté la vie à 49 personnes le 12 juin. Depuis, une pétition qui a recueilli 40 000 signatures a tenté de faire pression sur l’UEFA pour qu’elle revienne sur sa décision. Sans succès.
«Il y a malheureusement des événements tragiques qui se déroulent presque quotidiennement partout dans le monde, et il serait tout simplement irréaliste de rendre hommage à toutes les victimes», ajoutait même l’organisation footballistique. Soit. Si l’on suit le règlement à la lettre, les Etats-Unis ne participaient pas à l’Euro 2016. Au contraire de la France, pays organisateur, qui a eu le droit de commémorer ses victimes.
Mais quid de la Turquie ? Qualifiée pour le championnat d’Europe, la sélection nationale a disputé trois matches dans les enceintes françaises avant de se voir éliminer. Pourtant, l’UEFA a choisi de faire l’impasse sur l’hommage.
Pas de justification cette fois
Selon l’hebdomadaire Marianne, qui a eu accès à certains responsables de l’instance dirigeante du football européen, cette dernière n’a pas souhaité expliquer les raisons de son choix. A-t-elle pris ses précédentes déclarations au mot ? La Turquie n’aurait pas droit à sa commémoration car elle a été sortie de la compétition ? C’est en tout cas l’analyse de Rob Harris, journaliste sportif chez AP.
Sur les réseaux sociaux, la décision de l’UEFA a beaucoup fait réagir. Le plus souvent de manière négative.
A défaut de voir des brassards noirs sur les terrains et des tribunes qui applaudissent à la gloire des victimes, la Turquie pourra se consoler en voyant la Tour Eiffel illuminée de ses couleurs le 30 juin ; un problème technique ayant repoussé l’événement d’un jour. Ce ne sera pas inédit cette année. La première fois, c’était durant le premier tour de l’Euro 2016. Pour un match de football.