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Montréal : les prêtres catholiques ont l’interdiction de rester seuls avec des enfants

Les prêtres catholiques de Montréal ne pourront désormais plus rester en tête-à-tête avec des enfants et des personnes dites vulnérables. La raison ? Ils pourraient abuser des enfants, comme ces derniers pourraient les calomnier.

«Des événements récents ont mis en lumière la triste réalité des abus sur mineurs et autres personnes vulnérables par des membres de l’église. Ces situations intolérables ont choqué et secoué l’Eglise universelle ainsi que l’ensemble de la population», explique l’archevêque Christian Lepine pour justifier cette décision radicale.

D’après lui, une telle mesure doit «préserver l’intégrité, la sécurité et la bonne réputation du peuple de Dieu. L’archevêque se réfère au pape François et ses prédécesseurs qui avaient émis des instructions claires afin que chaque diocèse puisse prendre les mesures nécessaires pour empêcher les abus de toutes sortes.

Ces nouvelles règles ont aussi pour but de protéger les prêtres. «Imaginez-vous que vous êtes seul dans une pièce et qu’un enfant vous accuse de l’avoir battu, comment réagissez-vous ?», se demande François Sarrazin, représentant du diocèse.

Mais pour certains, cette mesure est critiquable. C’est notamment le cas de Carlo Tarini, qui représente des victimes d’abus commis par des prêtres et affirme que la mesure «est trop faible, trop tardive». «La seule mesure la plus efficace serait de divulguer au public et de punir chaque clerc qui a commis ou caché des crimes sexuels. Cela protège des enfants», estime pour sa part David Clohessy, membre de Snap, une association des victimes de prêtres.

La mise en vigueur de cette nouvelle politique commencera au sein d’un projet pilote regroupant une dizaine de paroisses à partir du mois de septembre prochain.

L’Eglise catholique est systématiquement accusée de dissimuler les crimes commis par des prêtres contre les enfants. Il y a deux ans, le Vatican avait annoncé qu’au cours des dix dernières années, 848 prêtres avaient été défroqués pour cette raison. L’Eglise catholique a aussi payé des dizaines de millions dollars en dédommagement de crimes d’abus sexuels perpétrés sur des enfants.