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«La guerre ne fait que commencer», témoigne un ex-fonctionnaire de Daesh réfugié en Belgique

Une interview sciante est parue ce 22 juin dans la revue Sang-Froid. Elle est signée Alex Jordanov, un journaliste d’investigation français, qui aurait réussi à interroger un ancien policier de l’Etat islamique réfugié en Belgique.

Le journaliste français, par ailleurs ex-membre de l’équipe du Vrai Journal de Karl Zéro, explique qu’il a pu obtenir ce témoignage assez exceptionnel dans le cadre d’un documentaire réalisé pour la chaîne National Geographic.

Le nom de cet ancien fonctionnaire de Daesh n’est pas mentionné, ni les raisons pour lesquelles il aurait quitté l’Etat islamique en juillet 2015, dissimulé dans le flot de réfugiés. Mais, selon les propos recueillis par le journaliste, sa fuite vers l’Europe, avec en poche deux faux passeports syriens à des noms d’emprunt différents, aurait été «un jeu d’enfant». Et aujourd’hui, cet ancien terroriste de Daesh, «circule librement dans les rues de Bruxelles, malgré son lourd passé», affirme Alex Jordanov.

Au cours de l’interview, l’homme, surnommé par le journaliste Abou Moussad, avertit et affirme que «la guerre ne fait que commencer» avec le groupe terroriste, dénonçant par ailleurs la faiblesse des militaires et de la police. Il explique également qu’au sein de l’Etat islamique, il était chargé des interrogatoires et que des «combattants étrangers venaient de partout : France, Belgique, Angleterre, Tunisie, pays arabes, Asie centrale…».

La Belgique sous menace terroriste élevée

L’interview parait alors que la Belgique est en état d’alerte depuis plusieurs mois face à des risques d’attaques terroristes, notamment dans la capitale. Au mois de mai, l’Etat islamique avait en effet appelé à mener des attaques terroristes en Europe et aux Etats-Unis pendant la période du Ramadan pour transformer ce mois de jeûne en «mois de calamité» pour les «non-croyants».

Dans la nuit du 17 au 18 juin, la police belge a mené une opération antiterroriste durant laquelle une quarantaine de lieux ont été perquisitionnés et 12 individus interpellés. Trois d’entre eux ont été inculpés pour «tentative d’assassinat dans un contexte terroriste». Ils ont été placés en détention provisoire alors que les neuf autres ont été relâchés.

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