«Cela aura une incidence sur la perception de la société sur les problèmes de genre dans une direction plus inclusive», a déclaré à la chaîne suédoise SVT, Per Holfve, un représentant de la protection du peuple contre les discriminations.
Une décision controversée
Bien que 61% des Suédois pensent que tout le monde, indifféremment de leur sexe, devrait avoir le droit de nager torse nu, l’initiative soulève néanmoins quelques craintes.
«Il y a un risque de collisions avec les autres cultures et religions. Il y a des femmes musulmanes qui nagent complétement habillées [dans les piscines publiques]. Même les personnes sans ramifications religieuses ou culturelles peuvent être offensées par des femmes qui se baignent torse nu», a expliqué Carina Engström, directrice de la piscine publique de Liljeholmsbadet, à Stockholm.
D’autres, sur fond de crise migratoire, évoquent le risque de harcèlement sexuellement. «Certes, il y a un risque que cela peut conduire au harcèlement sexuel, même si les femmes peuvent y être exposées si elles portent le haut de leur maillot», a souligné Mats Ivarsson, directeur de la piscine municipale de Gävle.
Vers une «société égalitaire»
La décision permet surtout de protéger les personnes se qualifiant de «genderqueer», terme désignant des individus qui conçoivent le genre ou le sexe comme des aspects séparables d’une personne et s’identifient parfois comme étant femme ou homme, voire ni l’un ni l’autre. Ainsi, depuis un an, l’ombudsman suédois contre les discriminations apporte son soutien aux personnes souhaitant nager seins-nus.
Mais cette initiative du gouvernement suédois est passée quelque peu inaperçue au sein de la population, jusqu’à ce qu’une personne torse nu ait été expulsé d’une piscine publique à Stockholm. L’incident a été rapporté à l’ombudsman contre les discriminations qui non seulement a apporté son soutien à l’individu, mais a également réussi à obtenir que la levée de l’obligation pour les femmes de porter le haut de leur maillot de bain dans les lieux publics.
«Dans une société égalitaire, les femmes devraient avoir les mêmes droits que les hommes en ce qui concerne l’exercice de leurs libertés corporelles en public», stipule l’éditorialiste Amanda Soltanian, dans le magazine suédois Dagens Nyheter. Elle ajoute : «Le soutien-gorge est une superbe invention pour ces femmes qui en ont besoin ou envie dans leur vie quotidienne, mais d’où découle l’idée que le soutien-gorge est obligatoire ?»
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