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Les migrants, une chance pour l’économie allemande ? Un «conte», explique la leader de l’AfD à RT

L’idée selon laquelle l’arrivée de migrants favoriserait l’économie s’est avérée être un «conte», a affirmé la leader du parti de droite Alternative pour l'Allemagne (AfD), ajoutant que la chancelière ne défendait plus les frontières.

Dans un entretien avec la journaliste de RT Sophie Chevardnadzé, la leader de l’AfD Frauke Petry a indiqué que «ce conte des migrants arrivant en Allemagne [étant] facteur d'enrichissement pour l’économie s'est avéré être faux et notre gouvernement n'a aucune idée de la manière de faire face à la situation».

Elle est allée jusqu’à accuser Angela Merkel de susciter la colère des habitants allemands en ouvrant les frontières à tous ceux qui voulaient venir et de «ne pas distinguer entre ceux qui sont réellement des réfugiés et ceux qui s’avèrent être des migrants économiques».

«Naturellement, le peuple, en Allemagne se réveille, réalise que notre chancelière a laissé tomber la souveraineté du pays,  nos frontières, nos règles et les régulations», a affirmé la dirigeante de l’Afd.

Frauke Petry a souligné le besoin d’«un progrès rapide» dans la prise de décision quant au sort des nouveaux arrivants, ajoutant que le système actuel laissait les demandeurs d’asile dans l’inconnu.

«Nous avons un grand problème puisque ces centaines de milliers de personne en Allemagne, au terme de la procédure de demande d’asile [ne savent pas] s’il leur sera permis de rester ou s’ils doivent être renvoyés chez eux», a-t-elle expliqué.

Selon le chef du parti anti-immigration, les régions allemandes n’ont pas le pouvoir de renvoyer les réfugiés chez eux, cette tâche relevant du gouvernement fédéral. Cette situation est, pour elle, un «grave problème».

Pour faire face à la crise, Frauke Petry a insisté sur le fait que l’Allemagne avait besoin de contrôles près de ses frontières, ajoutant que l’accord de Schengen avait échoué, ses partisans n’ayant parlé que de ses avantages et non de ses inconvénients.

Elle a par ailleurs estimé que les Allemands avaient besoin de «faire une distinction entre le droit d’asile et la loi sur l’immigration» mais aussi qu’ils avaient échoué «à le faire au cours d’une longue période.»

Le chef de l’AfD estime aussi que l’accord signé par l’UE et la Turquie n’est pas une façon de sortir de cette crise. Elle a particulièrement évoqué la pression exercée sur l’Europe par le président Recep Tayyip Erdogan même avant l’approbation de l’accord.

«La Turquie n’est pas un partenaire fiable pour l’Allemagne et l’Europe. Si vous exercez une pression sur votre partenaire bien avant que le traité n’entre en vigueur, cela n’aidera pas à sa mise en œuvre sur le long terme», a-t-elle confié.

L’AfD «rejette clairement ce type de traité», a précisé Frauke Petry soulignant que «l’octroi du libre accès aux citoyens turcs en Allemagne dans le cadre de cet accord [n’était] certainement pas une bonne solution».

Elle a toutefois noté que l’UE était en crise bien avant l’afflux des demandeurs d’asile qui a commencé l’année dernière, expliquant qu’elle «ne fonctionnait [déjà] pas» quand l’AfD est entré en politique en 2013 : «La crise migratoire constitue un autre symptôme de cet échec du développement en Europe.»