«Les athlètes russes ne pourront pas revenir de façon crédible à la compétition internationale sans miner la confiance de leurs concurrents et du public. Au final, la Fédération russe d’athlétisme n’a pas retrouvé sa place de membre de l’IAAF pour le moment», a déclaré Sebastian Coe.
Même si elle a banni l’équipe russe d’athlétisme des JO de Rio, l’IAAF laisse la possibilité aux athlètes qui se sont préparés en dehors du système russe et qui ont été contrôlé négatifs de longue date par des instances indépendantes de demander à pouvoir participer aux Jeux. Dans l’affirmative, ils pourront y participer en tant qu’athlètes neutres et non pas russes.
L’IAAF a en outre recommandé d’autoriser la personne qui a informé l’Agence mondiale antidopage des irrégularités existantes en Russie, Yulia Stepanova, de demander à pouvoir participer aux Jeux Olympiques de Rio, a déclaré Rune Andersen, chef de l'unité antidopage de l'IAAF, dans le cadre de largesses octroyées à tous les athlètes qui accompliraient des actes exemplaires dans le cadre de la lutte anti-dopage.
La décision quant à la participation des autres athlètes russes aux Jeux olympiques devrait être prise lors de la réunion à Lausanne du Comité international olympique, le 21 juin.
La Russie affirme avoir respecté les conditions de l’IAAF
Le ministère russe des Sports avait déclaré auparavant que toutes les conditions de l’IAAF pour réintégrer les athlètes russes dans les compétitions internationales avaient été respectées.
Le ministre russe des Sports, Vitali Moutko, a assuré après l'annonce de cette décision que la Russie ne resterait pas sans réagir.
Le 9 novembre, l'Agence mondiale antidopage (AMA) avait publié les résultats de son enquête sur les activités de la Fédération russe d’athlétisme, de l’agence russe antidopage (RUSADA) et du ministère russe des Sports. L’AMA est parvenue à la conclusion que certains responsables et athlètes russes étaient liés à un système de dopage quasi-institutionnalisé ayant cours dans le milieu de l’athlétisme en Russie.
Une semaine plus tard, le 15 novembre, le laboratoire de contrôle antidopage de Moscou avait été suspendu. Dès cette date, il avait même reçu l’interdiction d’effectuer toute opération en lien avec l’AMA, notamment l’analyse des échantillons des sportifs. Le 15 avril 2016, l’AMA a décidé de lui retirer son accréditation.
Le 12 mai dernier, l’ex-responsable du laboratoire d'analyse des échantillons de dopage de Moscou, Grigori Rodtchenkov, avait déclaré au journal américain The New York Times que «des dizaines d’athlètes russes lors des Jeux olympiques d’hiver de 2014 à Sotchi, y compris 15 médaillés, faisaient partie d’un programme gouvernemental de dopage». Selon lui, il «a développé un cocktail de trois substances interdites» qu’il a mélangées avec de l’alcool et fait prendre aux athlètes pendant que «des experts de la lutte contre le dopage et des membres des services de renseignement russes remplaçaient subrepticement leurs échantillons d'urine».
Des propos qui avaient provoqué une vive réaction des autorités russes. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait qualifié les déclarations de Grigori Rodtchenkov sur le dopage en Russie de «diffamation d’un défectionnaire. Ces déclarations semblent absolument infondées, elles ne se basent pas sur des données crédibles, ne sont pas appuyées par des arguments», a-t-il indiqué.
Le gouvernement russe est prêt à fournir de l’aide à l’Agence mondiale antidopage en ce qui concerne les contrôles antidopage en Russie. C’est ce qu’avait déclaré le ministre russe des Sports, Vitali Moutko, à plusieurs reprises. Il l’a encore répété le 16 juin : «Si l’aide du gouvernement est nécessaire, informez-nous, nous ferons tout pour que les contrôleurs anti-dopage visitent toutes les villes, même celles qui sont fermées.»