L’étude a démontré à quel point les tendances autoritaristes sont prégnantes dans la société allemande d’aujourd’hui, avec 10% des Allemands qui aimeraient que leur pays soit dirigé par un «Führer», un dictateur qui commande de façon très ferme pour le bien commun.
Entretemps, 11% des personnes interrogées estiment que les Juifs ont trop d’influence dans la société alors que quatre personnes sur dix se montrent mécontentes de la présence trop importante de musulmans, estimant qu’ils devraient être interdits d’immigration dans le pays. Autre signe inquiétant, quelque 12% pensent que les Allemands sont par nature supérieurs à tout autre peuple.
Ce ne sont que certains des résultats les plus terrifiants de l’étude que l’université de Leipzig mène à intervalles réguliers depuis 2002.
Islamophobie en hausse
L’hostilité envers l’islam a montré un accroissement significatif depuis le dernier rapport de 2014, quand 36,6% des gens ne souhaitaient pas voir plus de Musulmans immigrer en Allemagne.
La moitié des répondants au sondage le plus récent, sur un échantillon de 2 240 personnes, ont déclaré se sentir comme «des étrangers dans leur propre pays», au regard de la trop forte population musulmane. Ce résultat marque une augmentation de sept points depuis 2014.
Au total, trois individus sur dix se sont plaints que l’Allemagne «est infiltrée par trop d’étrangers de manière dangereuse», ajoute le sondage, qui a été mené après l’année où le pays a ouvert ses portes à un nombre record de 1,1 million de demandeurs d’asile.
Préférence à la violence ?
«Il n’y a pas eu de hausse des comportements d’extrême droite, mais en comparaison à notre sondage d’il y a deux ans, les gens qui avaient des comportements d’extrême droite sont plus enclins à utiliser la violence afin d’atteindre leurs buts», a expliqué sur le site de l’Université Oliver Decker, un des auteurs du rapport.
Le rapport a aussi prétendu avoir trouvé une «claire polarisation et radicalisation» de la société allemande alors que plus de gens interrogés semblent vouloir rejeter complétement la violence cette fois-ci.
«Deux groupes coexistent l’un à côté de l’autre. Il y a des gens qui sont activement engagés dans l’aide aux réfugiés et ceux qui rejettent activement ces mêmes réfugiés», a conclu Oliver Decker.
Les sentiments racistes sont aussi hautement présents parmi les personnes qui jusque-là ne votaient pas, montre l’étude, avec presque 30% des personnes interrogées à avoir des convictions xénophobes.
Le sondage a souligné l’augmentation des attitudes négatives envers les communautés rom et tzigane, la moitié des interrogés s’exprimant en faveur de l’interdiction de tels groupes dans le centre des agglomérations.
L’homophobie apparaît aussi être en hausse, 40% des répondants trouvant écœurant de voir des couples homosexuels s’embrasser en public, ce qui constitue une augmentation par rapport aux 25% de l’année 2011.