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«L’Amérique latine n’est pas votre arrière-cour !» : Evo Morales tacle les Etats-Unis

S’en prenant au chef de la diplomatie américaine John Kerry, le président de la Bolivie a annoncé envisager de quitter l’Organisation des Etats américains (OEA) si Washington continue à interférer dans la politique des nations latino-américaines.

Alors que le secrétaire d’Etat américain a défendu mardi le projet de référendum de l’opposition vénézuélienne visant à destituer le président Nicolas Maduro, le dirigeant bolivien Evo Morales a tenu à mettre les points sur les i.

«John Kerry continue à croire que l’Amérique latine est son arrière-cour — et [que] ses habitants [sont] ses pions — en appelant à destituer [le dirigeant du Venezuela] Nicolas Maduro», a lancé Morales sur Twitter.

«Kerry devrait savoir que nous ne sommes la colonie de personne. Nous sommes des Etats souverains de la grande Terre-Mère qui se bat pour la vie et la libération», a ensuite ajouté le président bolivien.

Toujours sur le réseau social, il s’est dit prêt à envisager le retrait de la Bolivie de l’OEA, organisation de coopération régionale basée à Washington, si les Etats-Unis continuaient à utiliser cette dernière comme «instrument de l’empire», en interférant dans les affaires internes des Etats membres.

John Kerry, qui s’exprimait mardi devant l'assemblée générale de l'OEA à Saint-Domingue, a apporté son soutien à la proposition de l’opposition vénézuélienne, qui tente d’organiser un référendum qui pourrait pousser prématurément le président socialiste Nicolas Maduro vers la sortie.

Il a conseillé aux Vénézuéliens de «manifester leur volonté de manière démocratique», ce à quoi la ministre vénézuélienne des Affaires étrangères Delcy Rodriguez a rétorqué : «Les affaires intérieures du Venezuela sont gérées par les Vénézuéliens».

Malgré les divergences, John Kerry a indiqué que des discussions allaient être entamées sous peu à Caracas entre des représentants américains et vénézuéliens afin d’apaiser les tensions.