Ban Ki-moon a confié que le retrait temporaire de la coalition de la liste noire des pays et organisations commettant des crimes contre des enfants était «l’une des décisions les plus douloureuses et difficiles» qu’il ait dû prendre, ajoutant que cela avait augmenté «la perspective très réelle que des millions d’autres enfants aient à souffrir gravement».
«Des enfants qui sont déjà en danger en Palestine, au Sud Soudan, en Syrie au Yémen et dans beaucoup d’autres lieux tomberont dans le désespoir», a-t-il dit aux journalistes.
Le secrétaire général de l’ONU a ajouté qu’il était inacceptable pour des états-membres «d’exercer une pression indue» et que la surveillance était «une partie naturelle et nécessaire du travail des Nations unies».
Ces commentaires interviennent après qu’une source diplomatique a confié à Reuters sous le sceau de l’anonymat que l’ONU faisait face à «l’intimidation, aux menaces et à la pression» de la part de Riyad, ajoutant que c’était «un réel chantage».
La source a également indiqué qu’il y avait une menace que «des ecclésiastiques réunis à Riyad émettent une fatwa contre l’ONU en la qualifiant d’antimusulmane ce que signifierait qu’il n’y aurait plus aucun contact avec les membres de l’Organisation de coopération islamique (OCI), aucune relation, aucune contribution, aucun soutien aux projets ou programmes onusiens».
Une fatwa est une sentence juridique utilisée dans la charia. En Arabie saoudite, elle peut être émise seulement par un groupe d’ecclésiastiques de haut niveau appointés par la famille régnante pour soutenir ses positions politiques.
De plus, plusieurs sources diplomatiques ont déclaré que l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA) serait touché si la liste était maintenue. L’année dernière, l’Arabie Saoudite était le quatrième plus grand donateur à l’UNRWA apportant à l’organisation environ 100 millions de dollars.
Le gouvernement saoudien dément tout de même avoir menacé l’ONU. Ainsi, l’ambassadeur saoudien auprès de l’organisation à New York, Abdallah Al-Mouallimi, a déclaré : «Nous n’utilisons pas de menaces ni d’intimidation…Riyad est très engagé aux Nations unies». Il a aussi démenti les menaces de fatwa, qualifiant ces accusations de «ridicules et de scandaleuses».