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Menacée par Riyad, l'ONU retire l'Arabie de la liste des pays violants les droits des enfants

Furieuse des déclarations de l'ONU qui l'accuse de tuer des enfants et de violer les droits de l'Homme au Yémen, Riyad avait menacé de couper des centaines de millions de dollars d'aide à ses programmes humanitaires et de lutte contre le terrorisme.

La menace a porté ses fruits rapporte sur son site Foreign Policy. Cédant au chantage financier, l'ONU aurait accepté de retirer l'Arabie saoudite de sa liste noire des pires violateurs des droits des enfants sur les zones de conflit.

Très remontée, Riyad était prête à mettre sa menace à exécution et à entrainer d'autres gouvernements arabes ainsi que l'Organisation de la coopération islamique dans son sillage pour boycotter les Nations unies, après la parution d'un rapport de 40 pages publié la semaine dernière, qui mettait les saoudiens dans le même panier que les terroristes, rebelles et autres pays ou entités responsables de violations du droit des enfants en zones de guerre.

Selon ce rapport, l'Arabie saoudite et sa coalition seraient responsables de plus de 60% des décès des 1 953 enfants tués au Yémen depuis l'année dernière.

Pour Calmer les saoudiens, Ban Ki-Moon en personne avait publié un communiqué révèle Foreign Policy, garantissant que l'Arabie saoudite serait retirée de la liste noire et que le rapport pourrait être révisé et complété avec les conclusions d'un panel saoudien, suscitant l'indignation générale.

«Il semble que le pouvoir politique et l'influence diplomatique ont été autorisés à l'emporter sur le devoir de l'ONU pour exposer les responsables de l'assassinat et la mutilation de plus de 1 000 enfants du Yémen», a déploré Sajjad Mohammad Sajid, directeur d'Oxfam au Yémen, dans un communiqué, suite au rétropédalage de l'organisation. «La décision de revenir sur sa conclusion est un échec moral et va à l'encontre de tout ce que l'ONU est censée défendre» a-t-il ajouté.

Ce n'est pas la première fois que l'organisation cède aux pressions d'un pays à cause de ses révélations compromettantes. En mars dernier, le Maroc avait expulsé 84 membres du personnel international d'une mission de maintien de la paix des Nations unies dans la région du Sahara occidental contesté après que Ban ki-Moon eut qualifié le territoire «d'occupé». L'année dernière, les Etats-Unis avaient également menacé que le Congrès pourrait couper le financement de l'ONU si l'organisation plaçait Israël sur la liste noire des pays qui ont tué ou blessé des enfants dans des zones de conflit.