International

Pour Kofi Annan, l'apocalypse nucléaire est imminente

Lors d'un colloque, Kofi Annan a alerté sur les risques liés à la prolifération nucléaire et notamment sur l’utilisation de bombes sales par des terroristes. Il blâme «l'hypocrisie de la communauté internationale et la prolifération nucléaire».

«Il y a trop d’armes et trop de matériels nucléaires sur la planète. Ils sont vulnérables au vol et au sabotage», a alerté mardi lors d'un colloque sur la sécurité nucléaire, l’ex-secrétaire général de l’ONU de 1997 à 2006 et Prix Nobel de la Paix en 2001. Affirmant que «80 % de ces matériels ne sont pas soumis à des règles de bonnes pratiques internationales», il a notamment souligné «l'échec de la communauté internationale à prendre les mesures pour se protéger» rapporte le site l'Usine Nouvelle.

La clé d'un monde plus sécure selon lui ? Le désarmement global. «Il ne s’agit pas demander à la France de se désarmer, mais à ce que tout le monde se désarme !» martèle-t-il. 

Kofi Annan n'est pas le seul à s'inquiéter des dérives de la prolifération nucléaire, et notamment du risque que ce type d'armement tombe entre les mains de terroristes. Pour Moshe Kantor, president du Forum international du Luxembourg, le risque d'une attaque à la bombe sale dans une capitale occidentale est «élevé».

En mars 2016, le patron de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano, avait déjà mis en garde contre la menace grandissante du «terrorisme nucléaire».

Rappelant qu'il y a «plus de 15 000 têtes nucléaires sur la planète, chacune plus puissante que les bombes d’Hiroshima et de Nagasaki», l'ancien secrétaire général de l’ONU a montré du doigt «l’hypocrisie» des pays nucléaires qui peinent à se désarmer et appelle le monde à s'alarmer de la progression de la Doomsday clock, l'horloge de l'apocalypse, créée par le Bulletin of the atomic scientists. Sur cette horloge symbolique créée au début de la guerre froide, minuit représente une apocalypse (nucléaire ou autre).

Lors de leur dernière mise à jour en 2016, les scientifiques ont avancé l’horloge de 23h55 à 23h57, pour montrer l’accroissement des tensions géopolitiques dans le monde. «L’horloge est presque aussi avancée qu’elle le fut lors des jours les plus sombres de la guerre froide. Il va falloir beaucoup de travail et de diplomatie pour revenir en arrière», s'inquiète Kofi Annan.