Dans un article, publié le 16 avril, le New York Times affirme que les Etats-Unis, la Russie et la Chine sont en train de construire des «armes nucléaires plus petites et moins destructrices». Ce qui, à son avis, «induit la tentation de les utiliser» dans le futur.
«Ses adversaires voient que Washington prévoit de dépenser jusqu’à 1 billion de dollars en 30 ans pour la revitalisation de son programme nucléaire et ils utilisent ce fait pour réclamer le perfectionnement de leur armement», estiment les journalistes. En outre, Barack Obama, qui avait déclaré il y a sept ans sa volonté de libérer le monde des armes nucléaires, a avoué lors du sommet nucléaire à Washington, le 1er avril, que la politique américaine dans le domaine pourrait contribuer au début de la deuxième ère nucléaire.
Ainsi, selon le New York Times, le risque de ranimer la course aux armements de l’époque de la guerre froide serait plus réel que jamais. «Il s’agit principalement d’une ancienne dynamique qui prend une nouvelle forme alors que la Russie, en recul économique, la Chine, en essor, et les Etats-Unis, qui se trouvent dans une situation incertaine, reprennent leur lutte pour le leadership mondial».
D’après le quotidien new yorkais, cela pourrait «déstabiliser l’équilibre des forces destructrices entre les nations qui garantissent la paix depuis plus d’un demi-siècle».
Il y a quelques semaines, les Etats-Unis avaient annoncé la modification de leurs 180 têtes nucléaires B61, créées dans les années 1960 et déployées sur leurs bases en Allemagne, en Belgique, en Italie, en Turquie et aux Pays-Bas. Le Pentagone développe en effet une nouvelle version, la B61-12. Sachant que le coût de la modernisation d’une bombe est d’environ 28 millions de dollars, le programme devrait être terminé au milieu des années 2020. De plus, en juillet 2015, les Etats-Unis avaient testé la bombe nucléaire B61-12, sans ogive, sur le site de Tonopah, dans le Nevada.
Mais la sécurité nucléaire est loin d’être assurée, ainsi selon Reuters, 400 unités de matière nucléaire ont été portées disparues au cours de ces quatre dernières années, dont certaines ont été volées. Les inquiétudes sont alimentées par la volonté de Daesh d’acheter du matériel nucléaire au Pakistan pour potentiellement l’utiliser dans ses attaques terroristes.
Lire aussi : La Russie craint que L'OTAN envisage de violer le Traité de non-prolifération nucléaire