Le bureau du Premier ministre israélien a seulement reconnu lundi dans un communiqué que le Premier ministre avait touché 40 000 dollars en 2001 de la part de l'homme d'affaires français Arnaud Mimram. Le golden boy haut en couleur, dont le procès s'est tenu en mai dernier à Paris, est mis en cause dans cadre d'une escroquerie à la taxe carbone dont les montants donnent le vertige, on parle ici de sommes détournées pour 283 millions d'euros.
Mais ce n'est pas tout. Arnaud Mimran a affirmé lors du procès avoir fait don d'un million de francs au Premier ministre israélien pour sa campagne. Selon l'escroc français, le don aurait été fait en toute légalité, à «titre personnel» et qui plus est sur le «compte personnel» bancaire de Benjamin Netanyahu, qui n'était alors, en 2001 pas Premier ministre, pour financer les campagnes du parti israélien Likoud. Par communiqué, les services du Premier ministre ont démenti l'existence de ce versement, l'estimant «sans fondement».
Arnaud Mimran confirme cette donation
L'escroc a confirmé à la chaîne israélienne numéro 10 qu'il avait fait un virement de 170 000 euros sur le compte personnel de Benjamin Netanyahou en 2001. «J'ai toujours le reçu bancaire» a-t-il affirmé. «Le montant que j'ai envoyé est officiel, c'est quelque chose que vous pouvez voir sur son compte, c'est n'est pas le genre de chose qu'il peut ou que je peux cacher». La loi israélienne limite les contributions individuelles aux campagnes électorales à 2 670 euros.
Le procès d'Arnaud Mimram en mai a pris des allures de grand déballage et le lien avéré entre Benjamin Netanyahu et le Français embarrasse beaucoup de monde. Beaucoup de monde et du beau monde.
Arnaud Mimram est une véritable bombe à fragmentation. L'homme a le bras long. Selon Médiapart, Arnaud Mimram est ainsi, tantôt l'associé de Pierre Botton, gendre de l'ancien maire de Lyon Michel Noir, tantôt très proche du député Meyer Habib. Là encore, on le trouve lié à Thierry Leine, l'ancien associé d'un certain Dominique Strauss-Kahn, qui s'est suicidé à Tel Aviv en 2014. Le même Thierry Leine, qui, selon des informations de l'Obs, aurait obtenu un prêt de la part d'un certain Marco Mouly... un des partenaires dans l'escroquerie à 283 millions d'euros d'Arnaud Mimram. La boucle est bouclée.
Escroquerie à la taxe carbone
La fraude, consistait à acheter des quotas d'émission de CO2 hors taxe dans un pays étranger, avant de les revendre en France à un prix incluant la TVA, puis d'investir les fonds dans une nouvelle opération. La TVA, elle, n'était jamais reversée à l'Etat. En somme un énième exemple de la fraude à la TVA, autrement appelée carrousel, qui ici, au lieu d'être utilisée, par exemple pour la vente de voitures, sert à défalquer illégalement la TVA de la vente des «permis de polluer» que les entreprises peuvent s'échanger entre elles.
La justice israélienne a indiqué de son côté avoir commencé à s'intéresser au dossier et «examiner» la question.
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