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Génocide arménien : Erdogan menace de ne plus collaborer avec l'Europe sur la crise des migrants

La reconnaissance par l'Allemagne du génocide arménien a suscité la colère du Président turc qui menace d'abandonner sa coopération avec les pays européens sur la crise migratoire et qui estime que son pays n'a aucune leçon à recevoir.

Contre-attaque des autorités turques. Après la reconnaissance officielle par l'Allemagne du génocide des Arméniens perpétré par les turcs de 1915 à 1923, le président Recep Tayyip Erdogan a multiplié les mises en garde et les les intimidations. Prenant la parole devant les étudiants de l'Université Sebahattin Zaim ce dimanche 5 juin, il a ainsi menacé d'abandonner sa collaboration avec les pays européens sur la crise migratoire. 

«Soit nous trouvons des solutions à nos problèmes de manière équitable, soit la Turquie cessera de constituer une barrière aux problèmes de l'Europe. Nous vous laisserons à vos propres tracas», a ajouté Recep Tayyip Erdogan.

Les députés allemands «n'ont pas pris en compte le fait qu'ils risquent de perdre un ami comme la Turquie», avait-il déclaré plus tôt dans la journée à des journalistes turcs.

Furieux après ce qu'il considère être «un chantage», Recep Tayyip Erdogan a déclaré que l'Allemagne n'avait pas de leçons à donner à la Turquie, compte tenu de son Histoire. Le président turc a ainsi rappelé la responsabilité de l'Allemagne dans la Shoah, mais aussi dans les massacres en Namibie perpétrés par l'Empire allemand. En effet, de 1904 à 1907, plusieurs dizaines milliers de Namibiens, des ethnies Hereros et Namas, ont été exterminés par les armes, la famine et la maladie lors de la conquête coloniale allemande. 

En juillet 2015, le ministre des Affaires étrangères allemand Frank-Walter Steinmeier avait reconnu ces massacres comme étant «des crimes de guerre et un génocide».

Erdogan accuse l'Europe d'exploiter les migrants africains

Recep Tayyip Erdogan en a aussi profité pour blâmer l'Occident et l'Europe, coupable selon lui d'exploiter des millions de migrants africains en guise de main d'oeuvre bon marché. A contrario, Erdogan a salué l'Histoire de la Turquie, une Histoire marquée selon lui par «la miséricorde et la compassion».

«Sous les propres pavés de Berlin, de Paris et Bruxelles, se trouvent les vies, le sang et la sueur de milliers d'africains», a déclaré le président turc, des propos rapportés par le Daily Sabah.