Dans un entretien accordé au quotidien Die Press paru ce dimanche 5 juin, le ministre autrichien des Affaires étrangères, le chrétien-démocrate Sebastian Kurz, a pu estimer qu'en termes de politique migratoire, «l’Union européenne devrait prendre pour exemple certains aspects du modèle australien».
Le ministre propose ainsi d'empêcher les flux de migrants qui traversent la Méditerranée d'accéder directement au continent européen, en interceptant les embarcations. Les migrants seraient ensuite répartis sur les îles appartenant à différents pays européens, afin de «trier» les populations, notamment entre celles qui relèvent du droit d'asile et celles qui n'en relèvent pas.
Avec ce recours aux îles, Sebastian Kurz propose de «décourager les migrants» qui seraient tentés par une entrée sur le continent européen, trop facile selon lui.
«Certains responsables politiques européens se sentent moralement supérieurs et cherchent à imposer leur vision du problème migratoire», a ajouté Sebastian Kurz dans une référence à peine voilée à Angela Merkel.
«Vous devez comprendre que, compte tenu de l'état d'esprit de nos populations, l'arrivée de milliers de réfugiés serait un véritable défi, difficile à relever pour de nombreux pays, et pas uniquement à l'Est», précise le ministre.
La proposition du ministre des Affaires étrangères autrichien s'inspire directement de la politique migratoire mise en place par le gouvernement conservateur de Canberra. La marine australienne intercepte et repousse automatiquement les bateaux de clandestins, en provenance d'Asie du Sud-Est notamment. Pour les populations qui auraient réussi à atteindre les côtes australiennes, celles-ci sont placés dans des camps de rétention au large, sur des îles de l'Océan Indien ou du Pacifique, le temps que leurs demandes d'asile soit traitées et éventuellement acceptées.
Une politique critiquée par de nombreuses ONG pour les mauvais traitement qu'elle imposerait à ces migrants.