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Allemagne : la police enquête sur 180 individus soupçonnés de terrorisme après une attaque avortée

Plus de 180 personnes entretenant présument des liens avec des groupes extrémistes en Syrie sont sous le coup d’une enquête après la découverte d’un projet d’attentat visant le centre de Düsseldorf, une des plus grandes villes d’Allemagne.

Un porte-parole du ministère de la Justice à Berlin a indiqué que le procureur fédéral a mené 120 enquêtes sur plus de 180 suspects «en connexion avec la guerre civile syrienne pour leur appartenance ou soutien à l’organisation terroriste». 

Trois hommes ont été arrêtés cette semaine, accusés de préparer une attaque dans la ville de Düsseldorf, à l'ouest de l'Allemagne, après avoir été envoyés par les leaders de Daesh en Syrie. 

Un quatrième membre de la cellule a confessé aux autorités françaises qu’ils planifiaient de lancer des attentats suicides dans le centre de Düsseldorf et ensuite abattre le plus grand nombre de gens possible, dans un format similaire aux attaques meurtrières de Paris en novembre dernier. 

Des médias locaux ont indiqué que les suspects syriens ont été arrêtés dans des structures d’accueil destinées aux demandeurs d’asile en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, dans le Brandebourg, ainsi que dans le Bade-Wurtemberg, alimentant les inquiétudes sur la possible présence d’extrémistes non détectés dans le pays.

Ces derniers mois, les partis politique qui prônent l’arrêt de l’immigration ont connu un succès sans précédent lors des élections locales, tandis que des milliers de personnes ont rejoint des manifestations anti-réfugiés à travers tout le pays. De nombreuses attaques à la bombe incendiaire contre des hébergements des migrants ont aussi eu lieu.

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«Nous savons depuis les attaques de Paris et de Bruxelles que Daesh veut influencer le débat sur la migration en Europe et échauffer les esprits contre les réfugiés», a confié àReuters Rainer Wendt, le responsable du plus grand syndicat de police du pays. «Cela fait partie de leur stratégie. Nous ne devons pas tomber dans leur piège».

D’après les informations du parquet allemand, les trois suspects sont arrivés en Europe depuis la Syrie via la Turquie et la Grèce, la principale route que les réfugiés empruntent pour se rendre en Allemagne. Cependant le porte-parole a avoué qu'il était incapable de confirmer leur statut légal lorsqu’un journaliste de The Independent a demandé s'ils avaient déposé des demandes d'asile.

Johannes Dimroth, porte-parole du ministère de l'Intérieur allemand a estimé qu'il était trop tôt pour faire une «réévaluation fondamentale» quant à la gravité de la menace, mais que l'alerte de sécurité nationale reste haute. Le porte-parole a aussi ajouté que 499 extrémistes potentiels se trouvent sous surveillance en Allemagne mais n’est pas entrée dans le détail, en se gardant par exemple de livrer leur nationalité.