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Glenn Greenwald à RT : «Les médias brésiliens ont encouragé la destitution de Dilma Rousseff»

Le journaliste américain Glenn Greenwald, qui a publié les révélations d’Edward Snowden sur la NSA, a rappelé que les médias brésiliens sont détenus par des familles ayant des intérêts politiques à faire tomber Dilma Rousseff.

«Ce qui différencie le Brésil au niveau des médias, c’est que les principales organisations médiatiques sont presque entièrement possédées par un très petit nombre de familles», a expliqué Glenn Greenwald à l’agence vidéo de RT, Ruptly, lors d’un événement à Rio de Janeiro, jeudi 2 juin.

«Ils ont tous les mêmes intérêts, ils ont des liens étroits avec la classe politique, ils ont de réels intérêts politiques qui ne correspondent pas à l’intérêt de la population», a commenté le journaliste américain. «Il y a très peu d’inhibition sur l’utilisation des médias pour l’activisme politique», a-t-il ajouté.

De ce fait, pour le journaliste, il n’est pas surprenant que la couverture de la majorité des médias brésiliens soit partiale et soutienne la destitution de la présidente Dilma Rousseff depuis le début. Selon Glenn Grennwald, leur stratégie principale consiste à inciter la population brésilienne à manifester.

En ce qui concerne l’engagement présumé des Etats-Unis dans la destitution en cours de Dilma Rousseff, Glenn Greenwald fait référence au coup d’état de 1964 au Brésil, dans lequel Washington est suspecté d’avoir influencé le déroulement des événements. Le journaliste américain souligne que les Etats-Unis ont déjà participé à plusieurs coups d’Etat sans en assumer la responsabilité. Il précise également que la situation actuelle au Brésil est favorable aux intérêts de Washington.

«La relation entre Washington et le nouveau gouvernement [brésilien] est certainement plus étroite que celle avec le gouvernement élu» explique le journaliste. «Ils [les Etats-Unis] sont certainement satisfaits du résultat, même s’ils n’ont pas joué un rôle direct dans ce qui s’est passé», a-t-il remarqué.

Glenn Greenwald a par ailleurs ajouté que la mise en accusation de Dilma Rousseff était une prise de pouvoir. «Il est évident depuis le début que l’un des principaux objectifs de la mise en accusation de la présidente légitime du Brésil, Dilma Rousseff, était de donner du pouvoir aux véritables voleurs du Brésil et de leur permettre d’entraver, de bloquer et, au bout du compte, d’anéantir l’opération Lava Jato», l'enquête de la police fédérale du Brésil, débutée en mars 2014, concernant une affaire de corruption et de blanchiment d’argent, impliquant notamment la société pétrolière Petrobras.

La présidente du Brésil, Dilma Rousseff, a été évincée du pouvoir par le Parlement brésilien, le 12 mai. Dans une interview exclusive accordée à RT, elle qualifie sa destitution de «coup d’Etat» et rappelle qu’elle n’a pas enfreint la Constitution brésilienne.