L'actuel porte-parole du ministère des Affaires étrangères John Kirby a demandé aux juristes du département d'Etat d'enquêter après qu'un correspondant de Fox News, James Rosen, eut remarqué qu'une question qu'il avait posée en décembre 2013 ne figurait pas dans la vidéo conservée dans les archives publiques du ministère. «Effacer délibérément une partie de cette vidéo n'était pas, et n'est pas, conforme à l'engagement du département d'Etat en termes de transparence et de responsabilité vis-à-vis de l'opinion», a souligné M. Kirby mercredi.
Celui-ci a expliqué qu'un employé du service de communication avait reçu un appel d'un collègue lui transmettant une requête pour couper la vidéo, mais qu'il ne savait pas qui avait formulé cette demande. «Nous ne savons pas qui a fait cette requête [...] ni pourquoi», a affirmé M. Kirby, qui a rejoint le département d'Etat en mai 2015.
L'existence d'une vidéo tronquée a été révélée le mois dernier au moment où le gouvernement américain défend l'accord conclu entre l'Iran et les grandes puissances en juillet 2015 sur le programme nucléaire de Téhéran. Ce texte, en vigueur depuis le 16 janvier, prévoit, en contrepartie d'une surveillance internationale du programme nucléaire de l'Iran, de lever les sanctions qui asphyxient son économie.
Mais les opposants du président Barack Obama soutiennent que la Maison Blanche a trompé l'opinion sur la portée de cet accord. Dans la vidéo tronquée de 2013, la porte-parole de l'époque Jennifer Psaki semble confirmer à M. Rosen que des représentants du ministère ont délibérément caché l'existence de ces pourparlers secrets. Le journaliste demandait à Mme Psaki si le département d'Etat, qui avait caché l'existence de discussions secrètes avec l'Iran avant les négociations internationales, avait menti aux journalistes.
«James, je pense qu'il y a des moments où la diplomatie a besoin de confidentialité pour avancer. C'en est un bon exemple», avait répondu la responsable, dont les propos ont été ensuite effacés de la vidéo. Mme Psaki, aujourd'hui directrice de la communication à la Maison Blanche, a nié être à l'origine de cette coupe. «Je n'ai pas eu connaissance, ni approuvé, de modification ou de coupe dans la transcription de mon point presse sur quelque sujet que ce soit quand j'étais au département d'Etat», a-t-elle tweeté mercredi soir.
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