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Bahreïn : le doublement de la peine de prison du chef de l’opposition provoque des manifestations

La cour bahreïnienne a plus que doublé la peine de prison d’Ali Salmane, secrétaire général du parti d’opposition Al-Wefaq, ce qui a déclenché des manifestations à travers le pays et la condamnation des groupes internationaux des droits de l’homme.

Au Bahreïn, où la cour a plus que doublé la peine de prison de leader de l’opposition chiite du pays, le cheikh Ali Salmane, une vague de manifestations a secoué plusieurs régions du royaume. Les manifestations qui demandaient la libération immédiate d’Ali Salmane ont dégénéré en affrontements avec la police, selon Press TV.

 

Le leader de l’opposition chiite du pays, le cheikh Ali Salmane a joué un rôle clé dans un soulèvement en 2011 brutalement réprimé par le gouvernement. En décembre 2014, il a été arrêté et, en juin 2015, condamné à quatre ans de prison pour «incitation à la haine».

Le 30 mai 2016, la peine d’Ali Salmane a été allongée à neuf ans en raison de diverses accusations, notamment celle de tentative de renverser le régime par force.

«Nous, en tant qu’équipe de défense pensons que c’est un procès politique contre le Cheikh Ali Salmane pour avoir exercé ses droits. Le cheikh Ali est poursuivi pour son action, il a essayé de réformer le système politique d’une façon que le gouvernement n’aime pas», a déclaré l’avocate d’Ali Salman jalila Al-Saye.

Diverses organisations de défense des droits de l’homme estiment aussi que l’affaire d’Ali Salmane est «motivée politiquement». Ainsi, Amnesty International a qualifié l’opposant de «prisonnier politique» et l’organisation Human Rights Watch a appelé Washington a réitérer ses appels pour le faire libérer.

Ce n’est pas la première fois que ses partisans organisent des manifestations à travers le pays.  

«Presque tous les chefs de l’opposition sont en prison au Bahreïn»

Ali Salmane est un militant démocratique et est puni pour avoir lutté pour les droits de l’homme, a confié à RT le président du centre du Bahreïn pour les droits de l’homme, Nabeel Rajab, qui lui aussi a été emprisonné dans une prison bahreïnienne. «Malheureusement, nous habitons dans un pays où presque tous les chefs de l’opposition sont derrière les barreaux. Presque tous les militants pour les droits de l’homme et les défenseurs sont en prison, en exil, comme moi, ou restent à la maison à cause d’une interdiction de voyager. Les gens ne peuvent pas tweeter, critiquer parler librement», déplore Nabeel Rajab.

« Le doublement de la peine d’emprisonnement pour Ali Salmane n’a que compliqué les choses et mis la situation politique au Bahreïn dans l’impasse », a conclu Nabeel Rajab.

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