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Selon l'ex-chef de la CIA, la vie privée est plus menacée par Facebook que par les gouvernements

Pour le général à la retraite Michael Hayden, le réseau social surpasse les gouvernements en terme de menaces posées sur la vie privée des citoyens ordinaires, au vu des simples modifications pouvant être opérées dans le règlement de Facebook.

Présent au salon de la littérature Hay, qui s'est déroulé au Pays de Galles dimanche 29 mai, l'ancien directeur de l'agence de renseignement américaine s'est vu demander si les internautes devaient faire confiance à Facebook et à son fondateur Mark Zuckerberg pour préserver leurs données personnelles.

«Vous aviez l'habitude de protéger votre vie privée du gouvernement car cela était la menace traditionnelle. Mais les choses ont changé, il faut regarder aujourd'hui du côté du secteur privé. Nous nous dirigeons vers un ajustement culturel», a affirmé l'ancien patron des espions américains.

Michael Hayden, qui a aussi dirigé la NSA entre 1999 et 2005, a aussi déclaré que les individus comme le fondateur de Facebook allaient jouer un rôle de plus en plus important dans la protection des données personnelles. «Au regard de la définition du XXIe siècle de la vie privée, Mark Zuckerberg va probablement avoir plus d'influence que votre ou mon gouvernement en fonction des règles qui seront en vigueur dans ses applications Facebook» a-t-il expliqué.

Selon l'entreprise de sécurité informatique Sophos, plus d'un milliard d'utilisateurs ont un compte sur le réseau social, et environ 700 000 nouveau membres sont décomptés chaque jour. Près de 100% des usagers utilisent leur adresse mail personnelle pour s'enregistrer, et entre 30 et 40% d'entre eux y postent des données sur leur famille et leurs amis.

Snowden, un homme à abattre ?


Dans son dernier livre, Michael Hayden avait qualifié Edward Snowden de naïf et narcissique, avant de confier qu'il souhaiterait qu'il soit placé sur la liste des personnes à abattre. Néanmoins, il a tout de même reconnu lors du salon de Hay que le lanceur d'alerte avait permis de «mettre en lumière un vaste changement culturel» en terme de transparence. «Les 2% de ce que Snowden a révélé qui se rapportaient à la vie privée ont accéléré un débat nécessaire. Les 98% restants portaient sur la façon dont les Etats-Unis et d'autres gouvernements étrangers collectaient des matériaux légitimes... ceci a été incroyablement dommageable», a-t-il déclaré.