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Le Sénat français va débattre d'une résolution sur l'allégement des sanctions antirusses

Le Sénat français va débattre le 8 juin du projet de résolution appelant à un allégement et à la levée graduelle des sanctions contre la Russie. Le projet de résolution a déjà été soutenu par la commission des Affaires européennes du Sénat.

«La dégradation des relations entre la Russie et l’UE ne causent que des regrets. Nous croyons que la détente graduelle des sanctions imposées à la Russie est nécessaire, notamment dans le domaine de l’économie», ont fait savoir Yves Pozzo di Borgo et Simon Sutour, deux sénateurs qui ont introduit le projet de résolution, cités par TASS.

Jeudi 26 mai, le document a été soumis à la rencontre de la commission du Sénat chargée des Affaires européennes et a été soutenu presque unanimement par les membres du comité avec seulement une voix contre et une abstention. 

«J’ai été positivement surpris aujourd’hui quand les membres de la commission ont pratiquement voté à l'unanimité. Et ce qui m’a surpris encore plus, c’est le fait que les sénateurs socialistes, qui soutiennent le gouvernement, ont aussi voté pour cette résolution ensemble avec nous. C’est bien sûr loin d’être fini, mais c’est malgré tout un bon début», a expliqué Yves Pozzo di Borgo dans une interview à Sputnik.

Selon lui, le fait que cette résolution a été votée par la majorité de la commission représentant les socialistes et l’opposition, prouve que l'opinion publique française et les entreprises sont fatiguées de ces sanctions. «Si la résolution est adoptée par le Sénat le 8 juin, cela sera un autre signe», a estimé Yves Pozzo di Borgo, ajoutant que l’Europe doit amorcer le processus de levée des sanctions.

«C’est une procédure qui porte un poids politique considérable… François Hollande sera obligé d'en tenir compte. Ce n'est pas un vote contraignant, mais c'est un acte politique fort», a conclu le sénateur.

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Les auteurs de la résolution ont aussi souligné que la politique des sanctions n’est plus viable. Les sénateurs français ont appelé à la levée immédiate des sanctions personnelles imposées aux députés russes, soulignant que Moscou reste un partenaire stratégique pour la France ainsi que pour l’Europe. En réponse, ils espèrent qu’après l’allégement des sanctions antirusses, Moscou lèvera son embargo sur les produits européens. 

Un détail à souligner, le projet de résolution critique la réunification de la Crimée à la Russie et lie la levée des sanctions à l’implémentation des accords de Minsk. Les auteurs ont aussi appelé le gouvernement français à poursuivre les contacts avec Moscou et Kiev ainsi qu’avec les autres pays européens afin de résoudre le conflit ukrainien.

Le 28 avril, le parlement français a voté, après un débat houleux, à 55 voix contre 44, l'adoption d’une résolution qui appelle le gouvernement français à ne pas prolonger les sanctions contre la Russie. Le mécontentement de cette politique de sanctions a été aussi exprimé dans certaines régions italiennes, où des conseils régionaux ont commencé à voter en faveur de leur levée.

Mais pour l'heure, l’avenir des sanctions est incertain puisque celles-ci courent jusqu’au 31 juillet 2016 et qu’il faudra un vote à l’unanimité des 28 pays de l’UE afin de les prolonger.