Les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont annoncé le 23 mai le début d’une offensive contre Raqqa, confirmée par Steve Warren, porte-parole de l’armée américaine à Bagdad. Il a déclaré que «plusieurs milliers» de combattants des FDS avaient «lancé ce matin des opérations pour contrôler la campagne au nord de Raqqa» et pouvoir ainsi «mettre la pression sur la ville elle-même».
Les FDS se composent d’une coalition de groupes armés kurdes et arabes, dominée par les Kurdes, qui se bat contre le groupe Etat islamique. Les FDS comptent environ 25 000 combattants kurdes et environ 5 000 combattants arabes.
Daesh utilise des civils comme boucliers humains
Pour se défendre, les djihadistes se fondent délibérément dans la population civile de Raqqa pour échapper aux frappes aériennes, rapporte Abdel Aziz al-Hamza, cofondateur du groupe «Raqqa est massacrée en silence» (RBSS). «Ils utilisent les civils comme rempart. Vous les voyez dans les mêmes bâtiments. Dans un immeuble civil, il y a deux ou trois appartements pour les combattants de l'EI», a-t-il expliqué à l’AFP. «Ils parlent aussi de certaines écoles comme d'endroits où aller parce que ces écoles ont des sous-sols et ils sont donc protégés des bombardements aériens», d'autant qu'«elles sont entourées de bâtiments civils», a-t-il ajouté.
Daesh a tout simplement interdit aux civils de quitter la ville, déplore encore Abdel Aziz al-Hamza, aujourd'hui réfugié en Allemagne après avoir fui Raqqa en janvier 2014. «Les civils sont pris en tenaille», regrette-t-il.
La Russie prête à se coordonner
En réaction à l'annonce de cette offensive sur Raqqa, Moscou a affirmé être prête à coordonner ses actions avec arabo-kurde et les Etats-Unis pour chasser les djihadistes de leur fief de Raqqa.
«Raqqa est l’un des objectifs de la coalition antiterroriste, avec Mossoul en Irak. Nous sommes convaincus qu'il aurait été possible de libérer plus efficacement et rapidement ces villes si les militaires [russes et américains] avaient coordonné leurs actions bien avant», a déclaré Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères.
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Les Etats-Unis renoncent toujours à la coopération
Du côté américain, la porte-parole du Pentagone Michelle Baldanza a déclaré que Washington n’avait aucune intention de mener des opérations antiterroristes avec la Russie en Syrie, le but américain dans ce pays étant de fournir de l’aide aux «forces locales qui pouvaient lutter contre les terroristes eux-mêmes».