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Exemption de visas pour la Turquie et l'Ukraine : pour l'instant, l'Europe refuse

Alors que l'Union Européenne prévoyait d’étendre le régime sans visas à quatre nouveaux Etats tiers, l'UE souhaite au préalable se doter des outils juridiques pour remettre en cause cette libéralisation si les circonstances l'exigent.

A l’issue d’une réunion entre ministres de l’Intérieur des différents Etats membre de l’UE, ceux-ci ont exclu d'allonger à court terme la liste des Etats tiers exemptés de visas européens. «Ce sujet ne sera pas traité dans les semaines, ni dans les mois à venir», a déclaré vendredi 20 mai le ministre français Bernard Cazeneuve, «cela n’est pas le souhait de la France».

A l’heure actuelle, les citoyens d’une soixantaine de pays sont exemptés de visas pour venir en Europe, dont le Japon, les Etats-Unis, Israël, le Venezuela, la Corée du Sud ou encore le Canada. Depuis plusieurs semaines, l'UE est en discussions avec d’autres Etats susceptible de rejoindre cette liste : la Géorgie, le Kosovo, l’Ukraine et la Turquie. En effet, dans le cadre de l’accord sur les migrants conclu en mars avec Ankara, l’Union Européenne pourrait étendre le régime sans visas aux citoyens turcs.  

Face à la crise migratoire de ces derniers mois, un mécanisme de suspension rapide de l'exemption de visas a été imaginé. L’Europe souhaite s’octroyer le droit de pouvoir remettre en cause rapidement et facilement cette libéralisation si les flux migratoires l’exigent. Si la mesure a été approuvée vendredi dernier par les ministres de l’Intérieur européens, elle doit encore être validée par le Parlement européen. Le ministre de l’Intérieur allemand Thomas de Maizière a assuré qu’il n’y aurait pas de nouvelles exemptions de visas européens tant que ce mécanisme de suspension rapide n’aurait pas été mis en place.

Pour la Turquie, l’Ukraine, le Kosovo et la Géorgie, la dispense de visas européens est donc suspendue pour l’instant.

En ce qui concerne la Russie, l’ambassadeur de France Jean-Maurice Ripert a exprimé la volonté de la France de lever les restrictions de visas entre Paris et Moscou, étant donné le faible risque de flux migratoire d’ampleur entre les deux pays. «Mais nous ne pouvons pas prendre cette décision nous-mêmes puisque ça doit être une décision commune pour tous les pays-membres de la zone Schengen», a précisé l'ambassadeur.