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Soupçons de dopage lors des JO à Sotchi : L’AMA demande des comptes à la Russie

Après les déclarations de l’ex-responsable du laboratoire d’antidopage de Moscou qui argue que des sportifs russes se seraient dopés lors des JO d’hiver de 2014, l’Agence mondiale antidopage (AMA) a souligné que cette information n’est pas justifiée.

En commentant les déclarations de l’ancien responsable russe, le président de l’AMA Craig Reedie a précisé que l’agence a demandé des documents concernant le programme russe d’antidopage lors des Jeux olympiques à Sotchi.

«Il s’agit d’une nouvelle allégation non justifiée pour le moment [...]. Cette nouvelle information est apparue juste au moment de notre réunion concernant les violations des règles à Sotchi. Avant de pouvoir commenter ou annoncer quelque chose, prendre quelque décision, il nous faut obtenir des informations, des preuves», a-t-il expliqué à l’agence R-Sport.

Craig Reedie a également ajouté avoir déjà parlé à Grigori Rodtchenkov dans le cadre de l’enquête sur le dopage dans l’athlétisme russe, mais le responsable du laboratoire de Moscou ne lui avait rien révélé sur des prétendus cas de dopage à Sotchi.

Le 12 mai, l’ex-responsable du laboratoire d’antidopage de Moscou, Grigori Rodtchenkov, a déclaré au journal The New York Times que «des dizaines d’athlètes russes lors des Jeux olympiques d’hiver de 2014 à Sotchi, y compris 15 médaillés, faisaient partie du programme gouvernemental de dopage». Selon lui, il «a développé un cocktail de trois substances interdites qu’il a mélangé avec de la liqueur» alors que «des experts en antidopage et membres des services de renseignement ont remplacé subrepticement leurs échantillons d'urine».

«Une absurdité totale»

Les déclarations de l’ex-responsable ont rendu furieux les autorités et les sportifs russes.

Le ministère russe du sport considère la possibilité de déposer une plainte contre The New York Times. D’après eux, Grigori Rodtchenkov, qui a démissionné en novembre dernier et réside actuellement aux Etats-Unis, essaie ainsi de régler ses comptes avec son ancien employeur.

Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov partage le même avis, ayant déclaré que ses propos «ressemblent aux calomnies d’un défectionnaire».

«Nos athlètes ont agi de façon juste et équitable, avec dignité», a déclaré le fondeur Alexandre Legkov qui a remporté la médaille d’or à Sotchi et qui est mentionné par The New York Times. «Quel dopage ? Il [Rodtchenkov] parle d’une sorte de cocktail mélangé avec de l’alcool, c’est un absurde, il est même drôle à entendre», a-t-il souligné.

Le bobeur russe Alexandre Zoubkov, double médaillé d’or des Jeux olympiques d’hiver de 2014, dont le nom figure également dans l’article, a indiqué que l’ex-patron du laboratoire de Moscou n’a présenté aucune preuve. «Tout cela est un non-sens, de la diffamation à l’encontre des athlètes russes ayant participé aux Jeux olympiques. C’est inacceptable. Je ne veux pas discuter de cet absurdité. S’il y avait des faits on pourrait éventuellement en parler», a-t-il expliqué.

Le 9 novembre, l'Agence mondiale antidopage (AMA) a publié les résultats de son enquête sur les activités de la Fédération russe d’athlétisme, de RUSADA et du ministère russe des Sports. L’AMA est parvenue à la conclusion que certains responsables et athlètes russes étaient liés à un système de dopage quasi-institutionnalisé dans l’athlétisme russe.

Une semaine après, le 15 novembre, le laboratoire de Moscou avait été suspendu. A partir de cette date, le laboratoire avait reçu l’interdiction d’effectuer toute activité liée à l’AMA, notamment l’analyse des échantillons de dopage. Le 15 avril 2016, l’AMA a décidé de retirer son accréditation.

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