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Montréal, destination du tourisme sexuel impliquant les enfants ?

Une étude menée sur deux ans par l'ONG ECPAT International révèle que la métropole de Montréal au Canada n'est plus juste une plaque tournante du tourisme sexuel pédophile, mais maintenant une destination, tout comme son voisin du sud les États-Unis.

L'Organisation non-gouvernementale ECPAT International (End Child Prostitution, Child Pornography and Trafficking of Children for Sexual Purposes, ou En finir avec la prostitution infantile, pornographie infantile et le trafic d'enfants à des fins sexuelles), ajoute qu'au Canada, les femmes et enfants autochtones sont parmi les principales victimes de ce tourisme, alors qu'on les enlève et transporte, pour être exploités sur des plateformes pétrolières et des sites miniers, dit le rapport.

«Les lieux de transport, les congrès, les concerts et les lieux de travail éloignés sont d'autres endroits problématiques au Canada. Les entrepreneurs sautent sur ces occasions d'offrir, entre autres choses, des enfants », selon Ernie Allen, membre de l'équipe de rédaction du rapport. Une citoyenne appelle à la fin de ces pratiques via son Twitter...

 

L'étude ajoute que malgré tous les efforts pour combattre ce crime odieux, le tourisme sexuel impliquant des enfants a augmenté radicalement depuis 20 ans. L'arrivée d'Internet a aggravé la situation, en offrant aux agresseurs d'aborder leurs victimes et pour les trafiquants d'annoncer leurs services, anonymement.

La clientèle change aussi

Le profil type de l'agresseur a aussi changé au cours des 20 dernières années et ne correspond plus au stéréotype de «l'homme blanc, occidental, aisé, pédophile et d'âge moyen, qui voyage dans des pays pauvres spécifiquement pour trouver des enfants.» On parle maintenant d'une majorité d'agresseurs «situationnels», souvent des résidents locaux ou des voyageurs internes qui n'avaient jamais rêvé abuser d'un enfant, jusqu'à ce qu'on leur donne l'occasion de le faire. L'ECPAT soulève son inquiétude autour des grands événements, dont le Grand Prix de Formule Un de Montréal.

Le travail ne fait que commencer

Par ailleurs, Ernie Allen a vanté les forces de l'ordre au Canada, principalement la GRC et la Sûreté du Québec, et l'ancien gouvernement conservateur, qui a imposé des pénalités plus lourdes aux prédateurs sexuels s'attaquant aux enfants, mais le travail est loin d'être terminé. Il faut susciter davantage l'aide du secteur privé.

Certains hôtels, compagnies aériennes et entreprises spécialisées en tourisme se sont engagés à combattre le problème, mais le porte-parole de l'ONG croit que davantage d'entreprises doivent se mobiliser pour mettre en place des politiques et former leurs employés, afin qu'ils soient en mesure de reconnaitre les incidents dans le quotidien. «La seule façon de ne pas voir ce problème est simplement de ne pas regarder», conclut-il.