Afin d’accélérer l’adoption de la loi autorisant l'union homosexuelle, le Premier ministre italien, Matteo Renzi, a appelé à un vote de confiance, mercredi 11 avril, à la chambre basse du parlement italien. La loi a été adoptée avec 369 voix pour et 193 contre.
Confiant sur l’adoption de la loi, le Premier ministre italien a déclaré, avant de connaître les résultats du vote, que le 11 mai devenait un «jour de fête pour ceux qui vont enfin pouvoir se sentir reconnus».
La loi autorisant l'union homosexuelle est en effet une grande avancée sociale pour l’Italie, qui était jusqu’à ce jour l’un des derniers grands pays européens à ne pas avoir reconnu l’union civile entre deux personnes du même sexe.
La loi permet ainsi de supprimer les discriminations envers les couples homosexuels, lesquelles avaient d’ailleurs valu à l’Italie d’être pointée du doigt par le Conseil de l’Europe et d’être sanctionnée par la Cour européenne des droits de l’Homme.
Les adoptions pour les couples homosexuels toujours en suspens
La loi élargit les droits aux couples homosexuels qui choisiront de s’unir civilement, tels que la mise en commun des biens patrimoniaux ou encore l’héritage de la pension du conjoint en cas de décès. Cependant, la possibilité d’adopter un enfant au sein du couple homosexuel reste un point controversé de la loi, qui exclut explicitement l’adoption du fils légitime de l’un des partenaires.
La sénatrice et membre du Parti démocrate italien Monica Cirinnà, qui a qualifié cette loi de «victoire sainte», s’est néanmoins dite inquiète sur le sort qui attend les enfants des couples homosexuels, déclarant qu’«à présent, il fallait passer à l’étape suivante» pour que les couples de même sexe bénéficient des mêmes droits que les hétérosexuels.
Des avis partagés
Sur Twitter, les avis sont partagés sur l’autorisation de l'union gay. Certains internautes s’en réjouissent :
Alors que d’autres la critiquent et reprochent au gouvernement italien de ne pas s’attaquer à des «choses plus sérieuses», ou encore de «céder aux caprices du lobby gay avec l’argent de tous».
Le maire de la commune de Padoue, Massimo Bitonci, a déclaré son opposition catégorique à la loi. «En tant que maire, je me réserve le droit de m'y opposer, et je ne célèbrerai jamais les mariages entre personnes de même sexe. J’ai le devoir de servir les citoyens et de promouvoir la croissance de la communauté de Padoue, mais je ne me sens pas obligé à satisfaire les choix de [Matteo] Renzi qui, contrairement à moi, n’a pas été élu». Le maire de Padoue a également ajouté «l’Etat a le devoir de soutenir et de promouvoir la culture de la famille et l’exclusivité du mariage entre couples homosexuels», s’inquiétant également pour le futur démographique de l’Italie.
D’autres Premiers ministres italiens avaient déjà essayé de faire adopter la loi autorisant l'union homosexuelle avant Matteo Renzi. Ainsi, Romano Prodi avait tenter de faire passer la loi en 2007, mais le projet avait été abandonné après d’importantes manifestations de la communauté anti-gay.
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