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Nestlé se lance dans la «malbouffe médicinale» pour pénétrer le marché pharmaceutique

Le géant suisse de l'agroalimentaire a trouvé une astuce imparable : en plus de vendre du chocolat et des friandises riches en sucre, calories et graisses saturées, il proposera également des «snacks-médicaments» contre l'obésité et le diabète !

Dans le monde de l'agroalimentaire, de plus en plus de marques tentent de lutter contre les problèmes de santé liés à une consommation excessive de sucre et de graisses saturées en multipliant les campagnes de sensibilisation. 

Coca-Cola a diminué le taux de sucre dans ses canettes de soda, tout en faisant la promotion de la version «zéro» de la boisson mondialement connue, Mondelēz International, à l'origine des fameux Oreos, est devenu une pointure dans le domaine du sans-gluten, PepsiCo s'est essayé aux collations plus saines, telles que le houmous.

Mais Nestlé, plus malin et visionnaire que les autres, a choisi une voie radicalement différente. Il veut carrément créer et vendre des «snacks-médicaments» ... pour contrer les effets néfastes que pourraient avoir un grand nombre de ses produits sur le corps humain s'ils sont consommés à haute dose. 

Milk-shakes pour obèses, cookies pour diabétiques

Nestlé ne se contente pas de remplacer le sucre contenu dans ses friandises par de l'asparthame. La marque travaille à la création de véritables médicaments basés sur des ingrédients dérivés de ses propres produits agroalimentaires et se présentant sous la forme de collations attrayantes autant pour les yeux que pour le palais. Bien plus qu'une pillule en tout cas. 

Si certains seront disponibles directement dans les rayons des magasins, d'autres se vendront uniquement sur ordonnance et après consultation d'un médécin ou d'un diététicien. Quelques uns sont d'ailleurs déjà en vente. Nestlé veut ainsi redéfinir son image afin de pouvoir se vanter de proposer des produits sains sur le plan nutritif et qui en plus, guérissent les dommages qu'auraient provoqué les KitKat et autres butterfinger hyper gras et caloriques.

Le consommateur pourrait ainsi se gaver de sucreries jusqu'à s'en rendre malade, puis opter pour un milkshake salvateur ou un cookie magique prescrit par son docteur. En d'autres termes, Nestlé vendrait à la fois le poison et son antidote. 

La marque possède déjà toute une écurie de produits développés par ses chercheurs et qui génère un chiffre d'affaires de 2 milliards de francs suisses (1,8 milliards d'euros) chaque année. Parmi eux, Betaquik, une boisson à base de lait en poudre destinée aux personnes épiléptiques et Meritene Regenervis, un mélange de boisson aromatisée pour la fatigue et la fonction musculaire. 

Pour les patients atteints de cancer, il y a Resource Support Plus, une boisson riche en protéines disponible en arome vanille ou prune-mangue. Pour les obèses il y a Optifast, une ligne de milk-shakes, soupes et snacks destinés à être consommés sous la surveillance d'un médecin. Certains des produits sont réglementés comme étant des «aliments médicaux» par la FDA («Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux»).

«C'est juste un sachet, et vous n'avez qu'à le mélanger avec de l'eau. C'est bien mieux que de prendre une pilule», a expliqué Greg Behar à Bloomberg.

Voilà qui met l'eau à la bouche...

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