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Canada : des calepins incriminants pour huit jeunes qui voulaient rejoindre le djihad en Syrie

Il y a un an, la Gendarmerie royale du Canada arrêtait huit jeunes djihadistes potentiels en route vers la Syrie, à l’aéroport de Montréal.  A l’époque, on n’avait pas parlé de deux calepins extrêmement incriminants que l’un d’eux emportait avec lui…

Selon une enquête du Journal de Montréal, les calepins sont couverts de notes, dont la marche à suivre pour les futurs djihadistes, ainsi que les raisons qui les ont poussé à prendre les armes.

Une jeune femme y a même écrit une lettre d’adieu, expliquant qu’elle devait quitter le Québec, cette «terre de mécréants». Elle disait avoir choisi la Syrie, parce que sous le contrôle de l’Etat islamique, on y appliquait la charia.

L’un des calepins détaille la procédure à suivre pour passer en Syrie. «Il faut prendre un billet aller-retour. Une fois en Turquie, il faut faire un appel téléphonique. Les passeurs vont vous informer qu'il faut se rendre à Gaziantep et qu'ils viendront les chercher», rapportent les enquêteurs de l’Equipe intégrée de sécurité nationale (EISN), l’escouade antiterroriste que dirige la police fédérale canadienne. L'article a provoqué quelques réactions sur Twitter...

Ils furent arrêtés à l’aéroport alors qu’ils s’apprêtaient à prendre un vol de Turkish Airlines, avec des billets aller-retour pour l’Italie, avec escale à Istanbul, selon la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Aucune accusation n’a été portée contre eux, mais l’EISN a saisi tous les passeports.

Communication par réseaux sociaux et PS4

La plupart de ces jeunes se connaissaient par le biais des réeaux sociaux. «Quelqu’un» a utilisé le réseau social Instagram pour tenter de recruter les jeunes arrêtés en mai 2015, selon la déclaration de la GRC à la Cour du Québec. Un garçon utilisait son  iPhone pour naviguer sur Instagram et échanger avec le recruteur. «L’homme lui a dit que vivre au Canada était un péché car ce n’est pas un pays musulman», mentionne la police fédérale. Les enquêteurs de la GRC croient aussi qu’au moins un des jeunes a utilisé sa console de jeu vidéo Play Station 4 pour communiquer, note un enquêteur de l’EISN.

Un modus operandi maintenant bien connu, puisque six mois plus tard, alors que les attentats de Paris faisaient 130 morts, le ministre belge de l’Intérieur avait révélé que les djihadistes utilisaient la messagerie ou le micro de la PS4 pour communiquer entre eux.