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Violations du Droit humanitaire au Yémen : des députés britanniques demandent une enquête

Des députés britanniques ont appelé à «une enquête immédiate et indépendante» sur les infractions au Droit international humanitaire commises au Yémen, et que les livraisons d'armes à l'Arabie saoudite stoppent le temps de l'investigation.

Un rapport de l'ONU accablant datant de janvier accuse la coalition menée par les Saoudiens d’«attaques généralisées et systématiques» sur des civils pendant l'intervention longue d’un an, qui a provoqué des milliers de morts et conduit au déplacement de presque trois millions de personnes.

Une enquête unilatérale sur les frappes aériennes visant présument des civils, est en ce moment menée par l'Arabie Saoudite elle-même. Mais selon le Comité parlementaire britannique de développement international (IDC), cela est contraire à la loi qui indique que celui qui fait l’objet de l’enquête mène lui-même l’investigation. Cependant, le gouvernement britannique, qui est un des principaux fournisseurs d’armes de l'Arabie Saoudite, a exprimé à plusieurs reprises son soutien à l'enquête menée par les Saoudiens. 

Les ventes d’armes britanniques en Arabie Saoudite, dont le montant s’est élevé à environ 4 milliards d’euros l'année dernière, font l'objet d'une enquête menée par le Comité de contrôle de l’exportation d’armements de la Chambre des Communes du Royaume-Uni (CAEC). Le Parti travailliste britannique a demandé que les ventes d’armes soient suspendues le temps de l’enquête. L’IDC a de son côté estimé que le CAEC devrait considérer cette recommandation dans son rapport final.

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Dans son rapport, l’IDC a loué la contribution du gouvernement de 108 millions d’euros à l'effort d'aide humanitaire au Yémen, tout en soulignant que plus de choses doivent être faites afin d’aider l'ONU à atteindre les 13 millions de personnes nécessiteuses dans le pays.

Cependant, la décision du gouvernement britannique d’accepter les garanties présentées par le régime de Riyad sur l’enquête qu’ils mènent à propos des violations potentielles au Droit international humanitaire (DIH) a été déterminante. 

Le document de l’IDC précise que les preuves des organisations humanitaires et de l'ONU sont sans équivoque : les attaques sur les civils rendent plus difficiles les efforts d’aide humanitaire.

«A la lumière des preuves très claires indiquant que la livraison d’aide d’urgence est sapée par des infractions au droit international humanitaire, nous recommandons qu'une enquête indépendante sur les présumées violations commises par les deux parties au conflit au Yémen soit tenue sans délai», lit-on dans leur rapport. «Nous ne sommes pas convaincus que l'Arabie Saoudite est la mieux placée pour enquêter sur les violations au Droit humanitaire commises par la coalition menée par les Saoudiens».

Dans une lettre adressé au comité, le secrétaire d’Etat des Affaires étrangères Philip Hammond ne s’est pas opposé à une enquête indépendante, mais a annoncé que «d’abord et avant tout», le gouvernement britannique souhaitait voir les résultats de l’enquête menée par Riyad.

A noter qu’un porte-parole du Bureau britannique des Affaires étrangères et du Commonwealth a indiqué que c’était la norme de laisser les belligérants enquêter sur les plaintes de violations de DIH faites contre eux, en faisant par exemple référence à l’investigation américaine dans l’attaque de l’hôpital de MSF en Afghanistan l’année dernière.