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D’après un tribunal italien, voler pour se nourrir ne constitue pas un délit

La Cour de cassation italienne a estimé que voler de la nourriture pour un faible montant quand on a faim ne constituait pas un délit et a acquitté un sans-abri, rapporte la presse italienne.

Roman Ostriakov, âgé d'une trentaine d'années, avait tenté de voler en 2011 des saucisses et deux morceaux de fromage pour un montant total de 4,07 euros dans un supermarché de Gênes, dans le nord de l’Italie, raconte le Corriere della Sera.

Repéré par un client qui a alerté les gardiens, il a écopé de six mois de prison et d'une amende - virtuelle étant données ses conditions de vie plus que précaires - de 100 euros.

Le parquet a fait appel, demandant une peine plus légère le jeune homme n'ayant dans les faits pas volé mais seulement tenté de le faire. La Cour de cassation l'a finalement acquitté.

«Les conditions de l'accusé et les circonstances dans lesquelles il a pris les aliments démontrent qu'il a pris ce peu de nourriture pour faire face à une exigence immédiate [...] et comme on ne peut vivre à moins de s'alimenter, il a donc agi en état de nécessité», a justifié la juridiction suprême italienne, selon le Corriere della Sera.

Le journal relève également l'ironie de la situation judiciaire en Italie, où une tentative de vol d'une valeur de 4,07 euros a dû passer trois degrés de justice - première instance, appel et cassation - avec tous les frais que cela engendre, avant d'être abandonnée.

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