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Kiev interdit à deux journalistes occidentaux d’enquêter sur le drame du 2 mai 2014 à Odessa

Les services de sécurité ukrainiens ont interdit d’entrée sur son territoire deux journalistes, un polonais et un allemand, qui menaient chacun leur enquêtes pour faire la lumière sur les tragiques événements du 2 mai 2014 à Odessa.

Kiev continue à imposer des restrictions aux journalistes qui écrivent sur des sujets qui ne lui plaisent pas. Le 29 avril, à la frontière entre la Pologne et l’Ukraine, le journaliste polonais Tomasz Maciejczuk a reçu une estampille dans son passeport qui lui interdit de pénétrer sur le territoire ukrainien pour les cinq années à venir. D’après lui, la principale raison de cette décision des autorités découle du fait qu’elles redoutent de le voir révéler les problèmes auxquels la société ukrainienne est confrontée à l’heure actuelle.

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«Je montre des choses que Kiev veut cacher et qui ne plaisent pas aux hommes politiques, ainsi qu’aux journalistes ukrainiens qui m’accusent de diffuser la propagande russe», a déclaré Tomasz Maciejczuk à l’agence TASS, ajoutant qu’il se dirigeait vers Odessa pour faire un reportage sur les événements du 2 mai 2014 où 48 personnes ont péri dans l’incendie de la Maison des syndicats d’Odessa. C’était une attaque des nationalistes radicaux, partisans du coup d’Etat qui a provoqué la fuite de l’ancien président ukrainien Viktor Ianoukovytch. Pour le moment, l’enquête n’a pas trouvé de preuves que la Maison des syndicats a été incendiée lors d’un acte prémédité.

Le journaliste allemand Saiidi Isakov qui souhaite lui aussi se rendre à Odessa a été bloqué dans la zone de transit de l’aéroport de la ville du bord de la mer Noire. Selon le journaliste, les gardes-frontières ne l’ont pas laissé passer à cause du livre qu’il a écrit sur les événements du 2 mai 2014 Conscience brûlée. Son avocat Kirill Schevtchouk précise que Saiidi Isakov est resté pour le deuxième jour consécutif dans la zone en transit de l’aéroport, qu’il ne peut pas changer d’argent ni faire usage de sa carte de crédit pour acheter à manger.

Les tensions montent à Odessa, la veille de l’anniversaire du 2 mai

Hormis l’interdiction d’entrée à Odessa signifiée aux deux journalistes étrangers, Kiev a ordonné le déploiement des forces du bataillon «Azov», composé de nationalistes radicaux, dans la ville. Environ 300 combattants étaient déjà arrivés il y a déjà deux semaines, installant du matériel de guerre dans les rues. Cette mesure nécessaire du point de vue du gouvernement pour défendre l’ordre public risque devenir une provocation.

De plus, Odessa a été récemment secouée par des violences et connaît une crise politique intérieure en raison de la mention du maire de la ville, Guennadi Troukhanov, dans les Panama Papers qui aurait la citoyenneté russe. Le service de sécurité ukrainiens ont ouvert une enquête contre lui, suivant la recommandation du gouverneur de la région d’Odessa, l’ex-président de la Géorgie, Mikhaïl Saakashvili. Des manifestants ont demandé la démission du maire et installé le 10 avril un camp improvisé au centre-ville d’Odessa. Deux semaines plus tard, dans la nuit du 25 au 26 avril, les manifestants ont été agressés par des inconnus, et le camp a été dispersé.