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Bombardement de l'hôpital de MSF à Kunduz : les fautifs n'écoperont que de sanctions administratives

Le Pentagone s'apprête à dévoiler un épais rapport d'enquête sur le raid meurtrier des forces américaines en octobre dernier sur un hôpital de Médecins sans frontières (MSF) à Kunduz, en Afghanistan.

S'exprimant sous couvert d'anonymat, un responsable du Pentagone a précisé que le rapport d'environ 3 000 pages pourrait être publié dès le 29 avril, avec toutefois des pans entiers expurgés par les autorités militaires.

Aucun des seize militaires ne passera en cour martiale, mais un officier a été démis de son commandement et retiré d'Afghanistan. Sept d'entre eux ont reçu des lettres de réprimandes – une sentence administrative qui peut avoir de lourdes conséquences sur la carrière militaire – sept devront être suivis par le service d'assistance psychologique et deux ont été contraints à participer à de nouvelles sessions d'entraînement.

Parmi les militaires sanctionnés devraient se trouver un général deux étoiles et des membres de l'armée de l'air et des forces spéciales, selon le Los Angeles Times.

Un avion des forces spéciales américaines avait mené des attaques meurtrières le 3 octobre dernier sur un hôpital de MSF alors que les forces afghanes tentaient de reprendre le contrôle de Kunduz, ville stratégique à l'époque aux mains des talibans. Le raid avait fait 42 morts.

Le Pentagone avait reconnu fin novembre que le raid avait été causé «avant tout en raison d'erreurs humaines». Une version rejetée par MSF, qui estime qu'au-delà des erreurs, il y a eu «une grossière négligence des troupes américaines et des violations du droit de la guerre». L'ONG réclame depuis l'ouverture d'une enquête internationale.

L'armée américaine avait annoncé en mars dernier que plus de dix militaires avaient fait ou allaient faire l'objet de sanctions administratives à la suite de ce raid meurtrier qui avait scandalisé l'opinion publique et poussé le président Barack Obama à présenter ses excuses. Des mesures toutefois accueillies froidement par la communauté humanitaire.