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Lancement retardé : Poutine exige des réponses concernant les couteuses négligences du cosmodrome

Alors que le premier lancement au cosmodrome de Vostotchny, prévu au matin du 27 avril, a été repoussé, le président russe a assuré que les responsables des crimes commis lors de sa construction, seraient punis avec toute la rigueur de la loi.

«Six affaires pénales ont été intentées, quatre personnes ont été arrêtées. Deux d’entre elles sont toutefois assignées à résidence alors que les deux autres ont été placées en détention provisoire», a déclaré Vladimir Poutine lors d’une réunion de la commission d’Etat sur l’échec du premier lancement.

«Mais si leur culpabilité est prouvée, ils passeront tous de leur lit douillet aux couchettes froides de la prison», a assuré le président russe, rapporte l’agence Interfax.

Le chef d’Etat, qui était venu sur le cosmodrome pour assister à ce lancement historique, a décidé d’y rester jusqu’au matin du 28 avril, lorsque la commission annoncera sa conclusion sur l’incident et indiquera la prochaine date de lancement.
«Le défaut, d’après ce que je comprends, n’est pas lié au cosmodrome en lui-même mais plutôt à la fusée», a indiqué le Vladimir Poutine plus tôt. «Je veux entendre comment l’analyse post-lancement est menée. Sans le moindre doute, des conclusions devront en être tirées», a-t-il souligné.

La fusée Soyouz 2.1a devait s'élancer vers l'espace le 27 avril à 5h01 du matin, heure de Moscou (2h01 GMT). Au dernier moment, le lancement a dû être repoussé. Une minute et 30 secondes avant le départ, le système automatique de lancement a annulé le décollage de la fusée.

La construction du cosmodrome de Vostotchny a pris presque cinq ans. Alors que le premier lancement était prévu pour fin 2015, la réalisation du projet a été entravée par un retentissant scandale de corruption, en conséquence duquel le cosmodrome n'a pas été mis en service dans les délais prévus.

L'attention de Vladimir Poutine a été attirée sur ce problème lors de sa ligne directe annuelle en 2015, lorsque l'un des prestataires du chantier avait révélé des retards dans le paiement des salaires. A l’heure actuelle, plusieurs responsables sont jugés pour avoir détourné plus de 5 milliards de roubles (presque 67 millions d'euros).