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Donald Tusk suggère à Erdogan d'avoir «la peau dure» pour faire face aux critiques

Lors d'une visite effectuée samedi 23 avril dans un camp de réfugiés près de la frontière syrienne, le président du Conseil européen, Donald Tusk a tenu à apporter son soutien au président turc sur la gestion de la crise migratoire.

L'ancien Premier ministre polonais a affirmé que les dirigeants européens mettent tout en œuvre pour que l'accord scellé entre l'Union européenne et la Turquie puisse résoudre la crise migratoire qui frappe l'Europe et les pays riverains. Le 18 mars dernier, Ankara et Bruxelles sont parvenus à un accord censé mettre fin à l'afflux de migrants en provenance de la Turquie.

Si la thématique migratoire a dominé la visite de Donald Tusk, ce dernier n'a pu éviter les questions des journalistes autour de la liberté de la presse en Turquie. A ce sujet, il a assuré que c'était «un sujet permanent» lors de ses entretiens avec les dirigeants turcs. Il a tenu à rappeler que cette cause lui tenait particulièrement à cœur en évoquant son emprisonnement dans les années 1980, en raison de son opposition au gouvernement communiste. Il a ajouté que le président turc a connu à son tour le même sort. «Mon bon ami, le président Erdogan, a vécu une expérience similaire 15 ans plus tard pour avoir exprimé son point de vue», a-t-il dit. «En tant que politicien, j'ai appris et accepté à avoir la peau dure et je n'attends pas de la presse un traitement particulier bien au contraire. La ligne entre la critique, l'insulte et la diffamation est très mince et relative.»

Cette complaisance de Donald Tusk envers les autorités turques cache mal les critiques des nombreux législateurs européens sur la répression en cours dans le pays notamment à l'encontre de la presse. Plus de 1800 dossiers ont été ouverts à la suite d’une plainte déposée par le Président. Journalistes, politiques et intellectuels ayant critiqué Erdogan ont été visé. 

Dernier fait en date, l'arrestation dans la nuit du 23 au 24 avril d'une jeune journaliste néerlandaise d'origine turque à son domicile de Kusadasi (ouest de la Turquie). Son crime, avoir diffusé quelques tweets visant le président turc. Relâchée quelques heures après, elle n'est toujours pas autorisée à quitter le territoire.