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Libre de ne pas quitter le pays : l’éditorialiste néerlandaise arrêtée, toujours retenue en Turquie

La journaliste néerlandaise d’origine turque, qui a été interpellée par la police turque dans la nuit du 23 au 24 avril pour avoir diffusé des tweets visant le président turc, a été relâchée mais ne peut cependant toujours pas quitter la Turquie.

L'employée du journal Metro, Ebru Umar, a été relâchée le du 24 avril, quelques heures après son arrestation pour des tweets hostiles à l'égard du président Erdogan. Elle a confié à sa rédaction que, bien que libérée elle n’était toujours pas autorisée à quitter la Turquie pour retourner aux Pays-Bas. 

Selon le porte-parole du ministère néerlandais des Affaires étrangères, interrogé par RT, la journaliste «est libérée, mais elle doit rester en Turquie et se tenir à la disposition des autorités [turques]. Elle n’est plus en garde à vue, mais elle n’est pas libre d’aller où elle le souhaite.» Le porte-parole a néanmoins précisé que la journaliste «se portait bien», et qu’elle «était traitée de manière respectueuse».

La journaliste néerlandaise a été prise en charge par le Consulat honoraire des Pays-Bas en Turquie, dans la ville d’Izmir, et par un avocat affecté par le ministère néerlandais des Affaires étrangères.

Après sa libération, la journaliste a aussitôt partagé sur son compte Twitter ce qu’elle avait vécu au cours de sa détention. Elle a précisé que la police turque l’avait retenue en garde-à-vue du samedi 23 avril à 23 h, jusqu’au dimanche 24 avril à 16 h. Les policiers «ont d’abord été durs» avant de «s’irriter de mon manque de peur et (du sens) de la hiérarchie», a-t-elle écrit, avant d’ajouter qu'ils lui avaient signalé qu’ils suivaient simplement les ordres qu’ils leur avaient été donnés.

La journaliste a également tweeté que les avocats s’occupaient d’obtenir la suspension de l’interdiction de voyager, afin qu'elle puisse retourner aux Pays-Bas.

L’arrestation de la journaliste néerlandaise est survenue alors qu’une lettre du consulat de la Turquie aux Pays-Bas aurait été envoyée aux ressortissants turcs leur demandant de signaler tout message insultant à l’égard de Recep Tayyip Erdogan.

Les autorités turques ont déjà engagé quelque 2 000 poursuites judiciaires contre des personnes qui auraient tenu des propos jugés insultants envers la personne du président turc. 

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