Les quatre académiciens jugés le 22 avril faisaient partie d’un groupe de plus de 1 000 scientifiques qui ont signé, en janvier dernier, une déclaration critiquant l’intervention militaire turque dans le Sud-Est du pays, principalement peuplé par des Kurdes.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan n’a pas apprécié cet acte de résistance et a entamé des procédures légales contre plusieurs personnes parmi celles qui ont signé cette pétition.
Le cessez-le-feu qui a duré deux ans et demi entre Ankara et le Parti travailliste kurde (PKK) a tenu jusqu’au mois de juillet dernier. Des combattants kurdes luttent pour leur droit à l’autodétermination et l’obtention d’une plus grande autonomie, ce qu’Ankara rejette. Depuis la reprise des combats, entre 500 et 1 000 civils auraient été tués dans les combats.
Dans le même temps, l’audition de deux journalistes travaillant pour le quotidien Cumhuriyet a eu lieu dans une autre salle du même tribunal. Ces derniers sont accusés d’espionnage et d’aide à une organisation terroriste.
Can Dundar, rédacteur en chef du journal Cumhuriyet, et Erdem Gul, chef du bureau d’Ankara, risquent de passer le reste de leur vie en prison pour avoir publié des informations impliquant le gouvernement turc dans des livraisons d’armes en Syrie.
Des centaines de manifestants se sont rassemblés devant l’immeuble de la Cour d’Istanbul pour protester contre la tenue de ces deux procès au motif qu’ils constituent une violation de la liberté de parole en Turquie.
Les autorités turques ont récemment pris un nombre de mesures entravant gravement la liberté de presse. Elles ont notamment pris le contrôle du plus important journal turc, Zaman, critique de l’action des autorités et bloqué l’accès au site d’information en langue turque de l’agence de presse russe Sputnik.