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Le FBI admet avoir payé plus de 1,3 million de dollars pour débloquer l’iPhone de San Bernardino

«Ça valait la peine», a déclaré le directeur du FBI James Comey à propos du prix payé pour le programme ayant permis de hacker le téléphone portable du terroriste de San Bernardino Syed Farook qu’Apple refusait de débloquer.

Dépenser 1,3 million de dollars pour un système permettant de récupérer les données d'un téléphone. C'est ce que le FBI était prêt à payer pour l'iPhone du terroriste de San Bernardino.

Si les prix de tels logiciels sont rarement dévoilés, James Comey a, lui, joué la carte de la transparence lors d’une conférence de l’Aspen Security Forum, qui réunit différents responsables des principales agences de renseignement, jeudi à Londres.

Alors qu’une personne dans le public lui demandait combien le FBI avait déboursé pour parvenir à débloquer le smartphone, Comey a répondu «beaucoup», avant de préciser «plus que ce que je gagnerai pour le reste de mon [mandat], qui est de sept ans et quatre mois».

Sachant que le patron du service de renseignement américain gagne 180 000 dollars par an, cela signifie donc que le FBI a payé au moins 1,32 million de dollars (environ 1,17 million d’euros) pour l’opération.

Le FBI avait précédemment reconnu avoir payé un tiers, en dehors du gouvernement américain, pour développer un programme de hacking afin de pénétrer dans l’iPhone 5c de Farook. Apple avait en effet refusé d’aider l’agence de renseignements, invoquant que cela affaiblirait la sécurité de ses appareils.

Ce prix illustre la montée du marché des outils digitaux de cyber espionnage, qui seraient de plus en plus fréquemment utilisés par les gouvernements, selon de nombreux experts en sécurité informatique. Ces derniers accusent en effet les Etats de favoriser un véritable marché noir en listant les moindres failles de différents types d’appareils électroniques, puis en les utilisant lorsqu’ils veulent rentrer dans un système informatique.

Survenue dans la ville de San Bernardino, près de Los Angeles en Californie, la fusillade du 2 décembre 2015, provoquée par un couple de terroristes puis revendiquée par l’organisation Daesh, a coûté la vie à 14 personnes.

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