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L'UE intervient trop dans les affaires des Etats membres, confesse Jean-Claude Juncker

Alors que l’UE «court à sa perte», ayant perdu le soutien des électeurs, les représentants de Bruxelles sont rejetés au sein de leur propre pays, estime le président de la Commission européenne.

«Je pense qu’une des raisons pour laquelle les citoyens européens s’éloignent du projet européen, c’est ce que nous nous ingérons beaucoup trop dans des domaines de leur vie privée et dans beaucoup trop de domaines où peuvent agir les Etats membres eux-mêmes», a déclaré Jean-Claude Juncker à Strasbourg, en répondant aux critiques du député britannique Nigel Evans.

«Nous avons tort de trop réglementer et de nous ingérer dans la vie quotidienne de nos citoyens et nous avons tort de ne pas respecter suffisamment le principe de subsidiarité», a expliqué le président de la Commission européenne, comme dans une confession.

«C’est vrai, nous ne sommes pas très populaires lorsque nous défendons l’Europe. On ne nous respecte plus dans nos propres pays», a avoué le président de la Commission européenne à Strasbourg, rapporte The Telegraph.

Il a poursuivi avec des propos pessimistes, en indiquant que la population européenne ne représentait que 11% de la population mondiale contre 20% il y a un siècle. «A la fin de ce siècle, seulement 4% des 10 milliards de citoyens du monde seront européens. Nous perdons notre influence économique de manière très visible avec le faible taux de natalité», a souligné Jean-Claude Juncker.

Dans le même temps, il a démenti qu’Angela Merkel soit trop puissante. D’après le président de la Commission, ce sont les autres pays qui ont permis à l’Allemagne de prendre l’initiative sur les questions les plus importantes.

Depuis longtemps déjà, Jean-Claude Juncker admet l'échec de la politique européenne. Les positions de l’Union se sont sérieusement dégradées, notamment récemment avec le référendum au Danemark sur le rapprochement judiciaire avec Bruxelles et celui des Pays-Bas dénonçant l’association UE-Ukraine. Avec le prochain scrutin sur le Brexit, les perspectives de l’Union européenne ne sont guère réjouissantes.

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