Six responsables militaires, qui ont témoigné sous couvert d'anonymat car non autorisés à dévoiler comment les cibles de l’Etat islamique sont sélectionnées et attaquées par l’armée américaine, ont expliqué que les frappes de la coalition des Etats-Unis en Syrie et en Irak seraient autorisées même contre des positions où peuvent se trouver des civils.
Les responsables ont expliqué qu’une frappe ayant le potentiel de blesser ou de tuer des personnes parmi la population civiles serait permises si l'armée américaine estime qu’elle peut nuire aux combattants de Daesh, venant ainsi remettre en question l’un des principes fondamentaux du droit de la guerre selon lequel il est interdit de viser la population civile et que seules les infrastructures militaires ennemies doivent être détruites.
Or, les militaires ont expliqué que, suivant le lieu et les cibles visés, des civils pourraient être touchés. Le Pentagone aurait déjà défini plusieurs zone de ciblage, dans lesquelles un quota de dix civils tués est permis. Ces zones peuvent varier en fonction de l’heure, de la situation géographique et de l'importance que leur destruction représente, ont précisé les responsables militaires.
L’augmentation du taux de tolérance de victimes parmi les civils va de pair avec la nouvelle stratégie, annoncée en octobre 2015 par le secrétaire à la Défense, Ashton Carton, pour faire pression contre l’Etat islamique en Irak et en Syrie.
En novembre 2015, les pilotes de la coalition américaine ont largué 3 227 bombes en Irak et en Syrie, soit deux fois plus qu’en Novembre 2014, rapportent les médias américains. Alors que le Pentagone a reconnu que ses frappes ont tué «par accident» vingt-six civils, deux représentants militaires – l’un encore en action, l’autre à la retraite – ont révélé que beaucoup plus de victimes civiles innocentes ont été tuées dans le largage des 40 000 bombes américaines au-dessus de la Syrie et de l’Irak depuis août 2014.
Le président américain, Barack Obama, est arrivé le 20 avril en Arabie saoudite pour s’entretenir avec son homologue saoudien sur l’intensification de la lutte des deux puissances contre l’Etat islamique.
Néanmoins, la coalition islamique antiterroriste mise en place par l'Arabie saoudite, prétendument pour combattre l'Etat Islamique, est suspectée d'avoir des d'avoir des objectifs diamétralement opposés. De son côté, l'ancien directeur de la Defense Intelligence Agency américaine, Michael T. Flynn, avait révélé à la chaîne Al-Jazeera que les Etats-Unis étaient derrière les extrémistes en Syrie et en Irak.