Sous le titre «Kabyles : un peuple sans reconnaissance en Algérie», le très controversé philosophe français a lancé un appel pour soutenir les organisateurs de la manifestation qui s'est tenue dimanche 17 avril à Paris en commémoration du 36e anniversaire du printemps berbère. Cet événement fait référence à la révolte identitaire qui avait secoué en 1980 la Kabylie, région montagneuse et frondeuse située à l'est d'Alger.
«Des amis kabyles nous ont demandé de relayer l’appel du gouvernement provisoire kabyle à manifester à Paris ce dimanche 17 avril. Nous le faisons d’autant plus volontiers que les thèmes de la manifestation, tels qu’ils sont précisés dans le bref texte qu’ils nous ont adressé, nous paraissent légitimes», a-t-il précisé. En outre, il affirme qu'il compte «revenir sur le combat que mènent les Kabyles, ce peuple sans Etat comme le sont les Kurdes, contre ce qu’ils nomment le colonialisme algérien». Une initiative qui a suscité un tollé sur Twitter où ses détracteurs ont été nombreux à lui rappeler les désastreuses conséquences de son interventionnisme en Libye.
Présidé par Ferhat Mehenni, le MAK est un mouvement politique non reconnu en Algérie exigeant l'instauration d'un Etat kabyle. Fondé en juin 2001 au milieu de la révolte de la population contre le pouvoir central d'Alger pendant le «printemps noir» de Kabylie, ce mouvement est loin de faire l'unanimité au sein même de la population de la région. Pour preuve, Hocine Aït Ahmed, héros de l'indépendance algérienne et originaire de Kabylie, a toujours reçu le soutien massif de la population pour la défense de ses idéaux et entre autres, la défense de l'unité de la nation algérienne. Décédé le 23 décembre dernier, les Algériens ont été des dizaines de milliers à lui rendre hommage dans son village natal d'Aït Yahia (Tizi-Ouzou), où il a été inhumé.
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