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Sahara occidental : Ban Ki-moon exige le plein rétablissement des activités de la mission de l'ONU

Mardi 19 avril, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a exigé que le Conseil de sécurité «rétablisse et soutienne le rôle» de la mission de l'ONU au Sahara occidental, amputée par le Maroc d'une partie de ses effectifs.

Dans un rapport au Conseil de sécurité, Ban Ki-moon a estimé que les expulsions décidées par Rabat pourraient «être exploitées par des éléments radicaux et terroristes» et ainsi menacer la stabilité de la région.

Le rapport souligne qu'il ne reste que 28 experts civils expatriés à Laayoune, principale localité du Sahara occidental, tandis que 25 autres ont été transférés temporairement à Las Palmas (Canaries). Sans un personnel expatrié civil complet pour assurer la logistique, a affirmé Ban Ki-moon, la mission des Nations unies sur ce territoire (Minurso) «ne peut pas remplir un élément clé de ses fonctions» et du mandat que lui a confié le Conseil.

Vers une reprise de la guerre ?

Le 14 avril dernier, le chef du Front Polisario, qui revendique l'indépendance du Sahara occidental, a averti l'ONU d'un risque de reprise des hostilités avec le Maroc si la Minurso ne pouvait pas assumer pleinement son mandat.

Si le Conseil de sécurité n'exerce pas «une pression réelle et directe» sur le Maroc en permettant à la Minurso de «reprendre son travail et son mandat pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination», affirme Mohammed Abdelaziz, ce sera «un feu vert à une agression militaire» du Maroc contre les Sahraouis. «Le peuple sahraoui sera alors de nouveau contraint de défendre ses droits par tous les moyens légitimes, y compris la lutte armée qui est légalisée par l'ONU pour tous les peuples colonisés», ajoute la lettre adressée par Mohamed Abdelaziz au secrétaire général Ban Ki-moon.

La Minurso a été déployée en 1991 pour surveiller le cessez-le-feu au Sahara occidental en attendant que soit défini le statut de ce territoire, ex-colonie espagnole annexée par le Maroc en 1975. Lors d'un voyage dans la région début mars, Ban Ki-moon a fortement irrité Rabat en parlant d'«occupation», alors que Rabat considère le Sahara occidental comme partie intégrante du royaume.

En représaille, le Maroc a expulsé la quasi totalité des experts civils expatriés de la Minurso et fait fermer un bureau de liaison militaire. Selon l'ONU, ces mesures empêchent la Minurso de fonctionner. Le royaume chérifien propose depuis 2007 un plan d'autonomie pour le Sahara occidental, vaste territoire d'un demi-million d'habitants. Les indépendantistes du Polisario, soutenus par l'Algérie, réclament un référendum d'autodétermination.