«J’espère que l’exemption de visa sera mise en œuvre en juin. Si cela n’arrive pas, évidemment, personne ne peut attendre de la Turquie qu’elle respecte sa part de l’accord», a prévenu le Premier ministre du pays Ahmet Davutoglu le 18 avril. «Ces engagements sont mutuels. Si l’UE ne prend pas les mesures nécessaires, il serait impensable que la Turquie le fasse de son côté», a-t-il ajouté.
Alors qu’Ankara doit encore réaliser 17 de ses 75 engagements avant l’instauration du régime sans visa avec l’Union européenne, Ahmet Davutoglu estime que le pays parviendra à le faire avant le mois de mai. «Je ne crois pas que l’UE prenne des mesures pour renverser le processus alors que nous sommes parvenus si loin», a-t-il ajouté, rapporte l’agence Reuters.
De son côté, l’UE précise que l’exemption de visa demande au préalable la réalisation complète de l’accord par le gouvernement turc. «La Turquie doit respecter toutes les obligations restantes pour que la Commission [européenne] puisse adopter cette mesure dans les prochains mois», a déclaré le président de la Commission Jean-Claude Juncker le 19 avril. «Les critères ne seront pas assouplis», a-t-il souligné.
D’après l’accord, Ankara doit accueillir tous les migrants et réfugiés qui traverseraient la mer Egée pour arriver en Grèce illégalement. En retour, Bruxelles doit verser à Ankara plusieurs milliards d’euros, instaurer un régime sans visa pour les citoyens turcs et entamer de nouvelles négociations en vue de l'adhésion de la Turquie à l’UE.