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Attentats : des milliers de Bruxellois dans la rue en hommage aux victimes et «contre la haine»

Le 17 avril, quelque 7 000 personnes ont rendu hommage aux 32 morts des attentats du 22 mars à Bruxelles, lors d'«une marche contre la terreur et la haine» à l'appel d'un collectif d'organisations citoyennes, selon la police locale.

Le cortège principal s'est mis en marche peu après 14h00 (12h00 GMT) de la Gare du Nord avant d'être rejoint par un autre, parti de la commune sensible de Molenbeek, fort d'un millier de marcheurs, et de prendre la direction du centre-ville, ont constaté des journalistes de l'AFP.

«Daesh casse toi, Bruxelles n'est pas à toi !», s’époumonaient une poignée de gamins à la tête du cortège molenbeekois, fustigeant l'organisation Etat islamique (EI). En milieu d'après-midi, la foule semblait cependant bien en-deça des 15 000 participants escomptés par les organisateurs, selon les médias belges.

«Quand des concitoyens, civils, sans aucune défense, sont abattus lâchement, c'est tous les citoyens qui doivent se lever pour exprimer leur dégoût et leur solidarité», a déclaré à l'AFP Hassan Bousetta, un élu socialiste de Liège (est) à la tête d'une des associations organisatrices. «C'est d'abord un recueillement, un message de compassion envers les victimes et un moment de communion citoyenne», a-t-il ajouté.

En tête du cortège, une banderole proclamait #tousensemble contre la haine et la terreur, en français et en néerlandais. Suivant ensuite un camion de pompiers, gyrophares allumés, pour symboliser le rôle important des secouristes, selon le porte-parole des pompiers, Pierre Meys.

Les premiers rangs du cortège étaient réservés aux familles des victimes, suivies par les représentants des différentes communautés religieuses. Ces derniers étaient très visibles, en particulier les musulmans avec le slogan «L'amour est ma religion et ma foi». Egalement présent, à titre personnel, le ministre de la Justice Koen Geens, un chrétien-démocrate flamand. Une douzaine de membres d'une association de dialogue interreligieux portaient une grande banderole sur laquelle était écrit «Together in peace» avec des dessins de colombes.

Une marche multiculturelle et œcuménique

Le défilé multiculturel, œcuménique et largement silencieux devait se conclure en fin d'après-midi Place Fontainas par des prises de parole de proches de victimes, de secouristes et d'employés de l'aéroport de Bruxelles, frappé par un double attentat suicide.

Cette manifestation, issue d'une initiative citoyenne relayée par plus d'une centaine d'associations, devait initialement se tenir le 27 mars, cinq jours après les attentats. Mais elle avait été annulée, les autorités craignant alors pour la sécurité des participants.

La marche s'est déroulée dans un climat de polémique au lendemain de déclarations controversées du ministre belge de l'Intérieur, le nationaliste flamand Jan Jambon, qui a affirmé que la politique d'intégration des étrangers en Belgique avait échoué, y voyant pour preuve le fait qu' une partie significative de la communauté musulmane avait dansé à l'occasion des attentats.

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