L'ONG Human Rights Watch a accusé les gardes-frontières turcs de tirer sur des réfugiés qui s'approchaient de la frontière, fuyant les violents affrontements opposant dans la province d'Alep les djihadistes du groupe Etat islamique aux groupes rebelles.
Près de dix camps de personnes déplacées ont été envahis par l’organisation terroriste le 14 avril. Les djihadistes les auraient prévenus de leur arrivée avec des haut-parleurs, leur demandent de quitter la zone. 5 000 réfugiés se sont alors dirigés vers le plus grand poste frontière entre la Syrie et la Turquie, situé à proximité de la ville d’Azaz.
«La frontière est censée être un refuge, mais c’est une barrière qui nous renvoie directement en enfer», a affirmé un déplacé et ce dernier d'ajouter : «Tout ce que nous voulons c’est partir d’ici. Mais la frontière reste fermée aux réfugiés depuis plusieurs mois, la Turquie refusant d’accueillir les réfugiés fuyant les combats.»
Après de longues négociations entre Ankara et l’Union européenne, la Turquie s’est engagée à limiter le nombre de départ illégaux en direction du continent européen et à accueillir les migrants qui se sont déjà rendus en Europe illégalement. En échange, Bruxelles s'est engagé à verser à Ankara une somme de trois milliards d’euros destinée à améliorer les conditions d’accueil de ceux-ci dans le pays. Néanmoins, le président Recep Tayyip Erdogan avait affirmé le 7 avril dernier : «Si jamais l'Union européenne […] ne tient pas ses engagements, alors la Turquie n'appliquera pas l'accord.»