Cette proposition de loi a émergé après six heures de pourparlers entre l’Union démocratique chrétienne (CDU), dirigée par Angela Merkel, et le parti social-démocrate (SPD), rapporte le site The Local.
Selon le nouveau projet de loi, les autorités allemandes doivent créer 100 000 emplois pour les demandeurs d’asile qui bénéficient de l’aide sociale. Ainsi, les migrants sur le point d’être expulsés en seront exclus. Mais ceux qui suivent les cours de la formation professionnelle sont protégés de l’expulsion tout au long de leur cursus éducatif.
Les périodes d’attente pour pouvoir suivre les cours de langue et de culture allemands seront réduites de trois mois à six semaines. «Apprendre la langue est tout aussi important pour les séjours temporaires en Allemagne», indique le document.
Pour ceux qui refuseraient d'apprendre l'allemand ou d'accepter des offres d'emplois, «ils ne pourraient y avoir de permis de séjour dépassant les trois ans», a expliqué plus tôt le ministre de l'Intérieur allemand Thomas de Maizière.
«Maintenant, alors que des centaines des milliers de réfugiés sont arrivés dans notre pays, nous avons un double problème à régler : gérer et contrôler les flux migratoires mais aussi enregistrer et intégrer [les migrants]», a déclaré Angela Merkel le 14 avril lors d’une conférence de presse.
Elle a ajouté, que cette nouvelle loi imposait, certes des obligations aux réfugiés, mais qu’elle les soutenait également par ailleurs. «Nous allons les distinguer selon les perspectives, bonnes ou mauvaises, de rester en Allemagne, mais nous donnerons une chance à tous ceux qui viennent», a précisé la chancelière.
A son tour, le vice-chancelier, Sigmar Gabriel, a déclaré qu’il s’agissait d’une «étape historique» pour l’Allemagne. «L’intégration sociale de personnes issues de milieux culturels très différents ne se fait pas d’elle-même», a-t-il souligné.
Cependant, Horst Seehofer, à la tête de l'Union chrétienne-sociale de Bavière (CSU), explique qu’il y reste beaucoup de choses à régler pour que cette loi soit efficace. Notamment, indique-t-il, le gouvernement allemand devrait se mettre d’accord avec les autorités des différents Länder allemands sur les moyens d’obliger les migrants à rester dans une certaine région.
Dans le même temps, certains politiciens allemands critiquent le fait, que Berlin n’adopte cette loi sur l’intégration qu’aujourd’hui, alors que le pays attire des migrants depuis 50 ans déjà.
Le projet de loi devrait être sous toit avant le 24 mai, de façon à pouvoir être présenté au Bundestag.
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