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Les affrontements entre Kurdes et Turcs embrasent l'Allemagne... et Montpellier (PHOTOS, VIDEOS)

Des manifestations entre pro-Kurdes et pro-Turcs ont dégénéré dans la plupart des grandes villes allemandes ce samedi. A Montpellier également, dans le sud de la France, les policiers ont dû intervenir pour empêcher des affrontements.

Les tensions entre partisans du gouvernement turc et militants kurdes se cristallisent en Allemagne où des dizaines de manifestations ont été organisées samedi 9 avril à l'initiative du «Comité européen des nouveaux Turcs». Le mot d'ordre, «Marche pour la paix en Turquie et dans l'Union européenne», pourtant consensuel, n'a pas empêché les dérapages.

De violents heurts en Allemagne

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé à plusieurs reprises les militants kurdes d'être derrière les derniers attentats qui ont frappé la capitale administrative Ankara et celle économique Istanbul.

Mécontent d'être désignés, selon eux à tort, comme les ennemis publics numéro un, les pro-Kurdes ont tenu à manifester leur mécontentement en organisant des contre-manifestations, à l'initiative des Faucons de la Liberté du Kurdistan (TAK) et du Parti kurde des travailleurs (PKK).

Les forces de l'ordre allemandes ont dû intervenir à Cologne, à Nuremberg, à Francfort et à Stuttgart notamment, en tirant des gaz lacrymogènes, pour disperser la foule. A Montpellier, la police a également dû intervenir ce dimanche 10 avril, place de la Comédie, au cours de débordements qui n'ont pas eu l'ampleur des heurts en Allemagne.

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Trois personnes interpellées à Montpellier

Ce sont néanmoins une trentaine de pro-Kurdes qui ont tenté de s'opposer à une manifestation de plusieurs centaines de Turcs favorables au gouvernement, les slogans «Erdogan terroriste» et «nous sommes tous PKK», répondant aux «PKK terroriste». Trois personnes ont été interpellées dont deux étaient déjà libérés ce lundi 11 avril.

Ces derniers mois, Erdogan a multiplié les arrestations et les poursuites judiciaires contre les partisans de la cause kurde, avocats, intellectuels, journalistes ou élus, considérés comme des «complices» des «terroristes».

Ces mesures ont suscité de nombreuses critiques, aussi bien en Turquie qu'à l'étranger, parmi les détracteurs du chef de l'Etat turc, accusé de dérive autoritaire.

Le président turc a répété à plusieurs reprises sa volonté d'éradiquer le PKK et écarté toute possibilité de reprendre le dialogue avec eux. «Notre Etat n'a rien à gagner à parler avec les terroristes. Cette histoire est terminée», a-t-il tranché.