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Un ancien ministre libanais condamné à 13 ans de travaux forcés pour terrorisme

Un tribunal militaire libanais a condamné vendredi Michel Samaha, ancien ministre libanais et ex-conseiller du président syrien Bachar al-Assad, à 13 ans de prison avec travaux forcés pour avoir voulu mener des «actions terroristes».

Selon l'acte d'accusation, Michel Samaha avait planifié, avec le chef des services de sécurité syriens Ali Mamlouk, des attentats au Liban et l'assassinat de personnalités politiques et religieuses libanaises hostiles à Damas.

«Le tribunal militaire a condamné Michel Samaha à 13 ans de prison avec travaux forcés et à la déchéance de ses droits civiques pour transport d'explosifs en vue de commettre des attentats au Liban, en coopération avec des responsables syriens», a affirmé à l'AFP une source judiciaire.

«Dans son réquisitoire, le procureur avait requis la peine de mort, mais le tribunal a décidé de le condamner à 13 ans de prison avec travaux forcés. L'argent avec lequel l'accusé devait payer ses complices pour exécuter les attentats a été confisqué et remis à l'armée libanaise», a précisé la source judiciaire.

Comme Michel Samaha a déjà effectué une partie de sa peine et vu que l'année judiciaire est de neuf mois au Liban, il doit encore passer près de sept ans en prison.

L'ex-ministre de l'Information avait été condamné le 13 mai 2015 à 4 ans et demi de prison par un tribunal militaire, qui l'a aussi déchu à vie de ses droits civiques et politiques, «pour avoir tenté de mener des actions terroristes (...)».

La cour de Cassation avait cependant annulé le jugement du procureur considéré trop clément.

L'ex-Premier ministre libanais hostile au régime de Damas, Saad Hariri, a salué le verdict de vendredi.

«Le terroriste Samaha retournera en prison, le lieu où mérite d'être toute personne qui planifie de tuer des innocents et entraîner le Liban vers la dissension confessionnelle et la guerre civile», a tweeté le fils du dirigeant Rafic Hariri, tué dans un attentat en 2005.

Le ministre de la Santé Waël Bou Faour, également critique du pouvoir d'Assad, a affirmé que le verdict était une «gifle pour le régime criminel et terroriste à Damas».

Puissance tutélaire au Liban pendant près de 30 ans durant et après la période de la guerre civile (1975-1990), la Syrie a dû en retirer ses troupes après l'assassinat de Rafic Hariri, pour lequel le régime d'Assad est pointé du doigt et pour lequel cinq membres de son allié le mouvement chiite libanais Hezbollah ont été accusés.

Une série d'assassinats visant des hommes politiques et des journalistes libanais hostiles à Damas ont suivi le retrait des troupes syriennes.

«Nous devons nous réjouir car l'agent de Bachar al-Assad et d'Ali Mamlouk est revenu en prison (...), la route pour la justice est encore longue et ne se terminera que lorsque seront jugés tous les criminels qui ont mené les assassinats et les attentats au profit de l'axe irano-syrien depuis 2005», s'est félicité Achraf Rifi, ex-ministre de la Justice.

Le conflit actuel en Syrie a exacerbé au Liban les divisions nées à la suite du meurtre de M. Hariri entre partisans et sympathisants du régime d'Assad, paralysant ce pays qui n'arrive pas à élire un président de la République depuis près de deux ans.