Pour l'organisation à l'origine de la plus grande diffusion de documents classifiés de l'histoire, le fait que le gouvernement américain ait «directement financé les Panama Papers pour attaquer Poutine sape gravement l'intégrité de l'OCCRP [Projet de Dénonciation du Crime Organisé et de la Corruption]». En effet, une simple visite sur le site de l'organisation permet de constater que ces deux organisations sont ses sources de financement.
Ces attaques se sont notamment traduites par des Unes de journaux mettant directement en avant le président russe Vladimir Poutine, à l'instar de celle du Guardian, sans que son nom ne soit pourtant directement cité. De plus, le directeur du Monde, Jérôme Fenoglio, a confié à France Inter que la méthode de travail de ses équipes consistait à «chercher les noms qui pouvaient correspondre à des milieux où l'on sait qu'il existe de la corruption». Un journalisme du «ctrl+f» qui a permis de retrouver des proches de Vladimir Poutine, liés «d’une manière ou d’une autre» à cette affaire, pour son implication supposée dans la vente de biens d'Etat qui aurait conduit à l'enrichissement de ses amis.
USAID est une agence gouvernementale américaine dépendant du département d’Etat. Ses objectifs visent notamment à promouvoir «la politique étrangère états-unienne en soutenant […] la démocratie». WikiLeaks avait déjà révélé que cette organisation avait joué un rôle proéminent, en 2002, dans la tentative de coup d’Etat contre le leader vénézuélien Hugo Chavez, connu pour son opposition à l’hégémonie américaine. Consciente des activités de cette organisation, Moscou avait décidé de faire fermer ses représentations en Russie dès 2012.
Mais le pays a décidé d'aller plus loin l'année dernière, et a provoqué un tollé international en décidant d’expulser certaines ONG «jugées menaçantes pour l’ordre constitutionnel, la défense ou la sécurité de la Russie». La fondation Prometheus avait alors consacré une étude aux soutiens financiers de ces organisations, constatant notamment qu'Open Society et USAID se trouvaient derrière certaines d’entre elles.
Open Society s’est récemment illustrée en Ukraine lors de la «Révolution de Maïdan». Son fondateur George Soros, avait notamment reconnu dans une interview donnée à CNN, que sa fondation en Ukraine avait joué un rôle important dans ces évènements. Le pays est aujourd'hui toujours en proie à une guerre civile entre russophones rebelles des républiques du Donbass et le régime de Kiev soutenu par les occidentaux.
Le journal Le Monde, mis en cause pour appartenir au consortium de «journalistes d’investigation» ayant diffusé ces «Panama Papers», a qualifié «d’intox» tout rôle joué par USAID ou George Soros dans cette enquête. En effet, pour le quotidien du soir, George Soros «n’est qu’un des nombreux donateurs» de l’ICIJ, occultant par-là le partenariat avec l’OCCRP, dont les deux principales sources de financement sont le millionnaire et le département d’Etat américain.