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Le chef d’ICIJ : «Panama Papers ne vise pas spécialement la Russie»

Gerard Ryle, chef du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), a précisé que la divulgation de plus de 11,5 millions de fichiers devait servir à dénoncer les activités offshore internationales et pas seulement en Russie.

«Comme vous pouvez le voir maintenant, cette histoire ne concerne pas la Russie mais le monde offshore», a confié Gerard Ryle à l’agence russe TASS.

Des propos qui contrastent fortement avec la couverture médiatique internationale de la plus grande révélation de gestion financière offshore que sont ces «Panama Papers». Même si Vladimir Poutine ou les membres de sa famille ne sont pas directement impliqués dans les schémas criminels, plusieurs journaux ont choisi le président russe pour illustrer cette affaire. Pourtant, les fichiers ne citaient que des noms de soi-disant «vieux amis» du président russe.

Les médias britanniques ont même uni leurs efforts pour blâmer le président russe et ne pas parler de leur Premier ministre, qui figure pourtant dans la liste de ces personnes soupçonnées d’évasion fiscale. Plus de 76% des médias britanniques ont mentionné le chef de l’Etat russe, tandis que 24% d’entre eux ont seulement parlé de David Cameron. Les médias français ont imité leur exemple. 

Mais ces insinuations et cette façon de faire ne sont pas de nature perturber les autorités russes. «De notre point de vue, de telles fuites ciblent une audience internationale. Il est également clair que la Poutinophobie a atteint un tel niveau que parler en bien de la Russie, de ses actions et de ses succès est impossible. Il faut dire du mal de la Russie […] et s’il n’ y a rien à dire, on doit inventer des choses. C’est évident pour nous», a déclaré Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin. 

En savoir plus : La «Poutinophobie» occidentale empêche de dire du bien de la Russie

Où sont les Américains ?

Gerard Ryle a aussi tenté de justifier pourquoi la liste ne contenait pas d’Américains, précisant que leurs noms seraient publiés dans les plus brefs délais. Il a en outre précisé qu’il ne s’agirait pas d’hommes politiques américains car l’organisation «ne dispose pas d’informations compromettantes» à leur sujet.