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Le renvoi massif de réfugiés syriens vers la Turquie serait illégal, la population turque grogne

La Grèce se prépare à envoyer vers la Turquie des centaines de réfugiés syriens dans le cadre de l’accord UE-Turquie, en dépit des avertissements émis par l’ONU et le HCR. Les riverains turcs des centres de rétention expriment aussi leur désaccord.

La Turquie s’active dans ses préparatifs afin d’être prêts à recevoir depuis la Grèce de très nombreux migrants, de retour après leur court «séjour» en Grèce, suite à la signature de l’accord controversé signé entre Bruxelles et Ankara.

Peter Sutherland, conseiller spécial de l'ONU sur les migrations, a indiqué que le renvoi collectif «sans considération des droits individuels de ceux qui clament être des réfugiés est illégal», a-t-il dit, dans une déclaration reprise par The Guardian.

Dès la semaine prochaine, 750 migrants sont attendus dans le port turc de Dikili en provenance de l’ile de Lesbos.

Justement, les habitants de cette petite ville du sud de la Turquie, ont tenu à protester contre le projet du gouvernement de construire un centre d’accueil temporaire de réfugiés. Des dizaines de manifestants se sont en effet rassemblés samedi sur la place Ataturk à Dikili, dans la région d’Izmir, pour montrer leur opposition au projet de construction d’un camp de réfugiés dans la zone, après que la population locale a eu vent de ces projets plus tôt dans la semaine.

Les employés du secteur du tourisme ont insisté lors de la manifestation que leur ville n’est «pas prête» à un afflux massif de réfugiés, craignant que l’établissement d’un centre permanent destiné aux migrants dans la région ne fasse fuir les touristes de la région, rapporte le journal Hurriyet. Au contraire, le gouvernement central a insisté que ce centre, qui n'a pas encore commencé à être construit, ne servira qu'à redistribuer les réfugiés, et non comme une résidence permanente, mais les habitants se plaignent du manque d'information.

Les réfugiés qui eux veulent continuer leur route vers l’Europe occidentale, tentent eux aussi de se faire entendre. En Grèce, à Polykastro, ils ont bloqué l’axe routier E75 au niveau des installations d’une station essence qu’ils utilisent depuis plusieurs mois comme d’un abri. Certains ont scandé des slogans, au milieu des voitures et des camions à l’arrêt, alors que d’autres ont préféré simplement s’allonger et dormir sur la route.

Selon l’accord UE-Turquie, la Grèce doit commencer à renvoyer vers la Turquie des migrants, y compris syriens, entrés illégalement dans l’Union européenne depuis le 4 avril.